Sans commentaires
Ce « mur » en hommage aux victimes des attentats survenus ce vendredi 13 novembre à Paris qui, après ceux de Charlie, nous ont frappés à nouveau en plein cœur, hommes et femmes de bonne volonté, en s’attaquant à nos libertés, à la musique, au sport, à notre art de vivre, laïc et donc tolérant (quand la religiosité et l’intolérance ne sont pas toujours incompatibles…) et ont fauché tant de vies innocentes, tant de lendemains qui devaient chanter... Ces chansons en pensée avec tous les blessés et les familles décimées qui souffrent aujourd’hui ; en empathie toute particulière avec Anne Sylvestre qui a perdu, ce vendredi maudit au Bataclan, son petit-fils Baptiste (24 ans), le frère de Clémence…
Au nom de quoi c’est possible
Au nom de qui cette cible ?
Y a pas de mots pour dire
Y a pas de mots pour dire…
Y a pas de martyrs
Dans le choix de faire souffrir
Que des fous qu’il faut maudire…
(Hervé Cristiani, Une seconde avant)
Pourquoi ?
J’voudrais savoir pourquoi, pourquoi
Elle vient trop tôt la fin du bal ?
C’est les oiseaux, jamais les balles
Qu’on arrête en plein vol…
(Vladimir Vissotksy, La Fin du bal ou Le Vol arrêté)
Ils t’imposaient l’islam des tyrans
Ceux-là ont-ils lu le Coran ?...
Les dieux, les religions
Les guerres de civilisation
Les armes, les drapeaux, les patries, les nations
Feront toujours de nous de la chair à canon…
(Renaud, Manhattan-Kaboul)
Pourquoi le feu et la misère
Prie pour la fin de la guerre
Délivre-les du mal
Pourquoi le feu le tonnerre
Mais c’est de toi qu’on se sert
C’est en ton nom qu’on se bat
À quoi te sert d’avoir un nom
Pourquoi la faim la misère
Si j’étais toi je n’serais pas fière…
(Véronique Sanson, Allah)
Abderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide ?
Si toutes ces balles traçantes
Toutes ces armes de poing
Toutes ces femmes ignorantes
Ces enfants orphelins
Si ces vies qui chavirent
Ces yeux mouillés
Ce n’était que le vieux plaisir
De zigouiller…
(Alain Souchon, Et si en plus y a personne)
Par malheur sur terre
La plupart des tocards
Sont des gens très méchants
Des crétins sectaires
Ils s’agitent, ils s’excitent
Ils s'emploient, ils déploient
Leur zèle à la ronde
Ils emmerdent tout le monde...
(Georges Brassens, Quand les cons sont braves, c/o Maxime Le Forestier)
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous, nous serons morts mon frère
Quand les hommes vivront d’amour
Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous, nous serons morts mon frère...
(Raymond Lévesque, Quand les hommes vivront d’amour,
c/o Robert Charlebois, Félix Leclerc et Gilles Vigneault)
On ne pleure plus, paraît-il
On avale tout, c’est facile
On ne dit plus rien lorsqu’on vous crache dessus
On reste serein, la colère, c’est mal vu
On est poli, poli
On tend son cul, merci, merci…
Je cherche un mur pour pleurer...
(Anne Sylvestre, Un mur pour pleurer)
Dites-moi que le Bon Dieu existe
Qu’il a une barbe et des mains
Que saint Pierre est le brave type
Qu’on m’a décrit dans les bouquins
Dites-moi que les anges ont des ailes
Dites-moi que les poules ont des dents…
Vivre, vivre
Même sans maison, même sans souliers
Vivre, vivre
C'est ma dernière volonté…
(Sylvain Lebel/Alice Dona, Ma dernière volonté, c/o Serge Reggiani)
Survivre de silence et crier et se taire
Un grand cœur éclaté dans ce corps à colère
Survivre de couleurs et de mots attendus
Survivre à la blessure qui dure tant et plus
Survivre de musique dans l’ombre et la maigreur
Les doigts nus et cloués au clavier des douleurs
Survivre à mains tendues… et si vivre nous ronge
Laisser fleurir enfin le chant qui nous prolonge...
(Jean Vasca, Survivre)
Rien ne va, plus rien ne va
Pour vivre comme un homme
Comme un homme
Comme un homme droit
Plus rien ne va
Pour vivre comme un homme doit !
(Vladimir Vissotsky, Plus rien ne va)
Nous ne sommes même plus des Juifs allemands
Nous ne sommes plus rien
Il n’y a plus rien…
…en enfer, là où Dieu met ses lunettes noires
pour ne pas risquer d’être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi !
…Si jamais tu t’aperçois que ta révolte s’encroûte et devient une habituelle révolte, alors
Sors
Marche
Baise
Aime enfin les arbres, les bêtes…
(Léo Ferré, Il n’y a plus rien)
Il faut aimer de tout son cœur
Et sans attendre
Dire je t’aime
À ceux qu’on aime
Avant qu’ils ne soient loin de nous...
(Jean-Roger Caussimon, Le Voilier de Jacques)
Merci à la vie qui m’a tant donné
Elle m’a donné le son et l’alphabet
Avec lui les mots que je pense et prononce :
Mère, ami, frère et lumière qui éclaire
Le chemin de l’âme de celui que j’aime
Merci à la vie qui m’a tant donné
Elle m’a donné le rire et elle m’a donné les pleurs
Ainsi je distingue le bonheur du malheur
Les deux matériaux qui composent mon chant...
(Violeta Parra, Gracias a la vida)
…Il m’a serré fort contre lui :
« J’ai honte, tu sais, mon petit,
Je me demandais, cette guerre,
Pour quelle raison j’irais la faire,
Mais maintenant je puis le dire :
Pour que tu saches lire et écrire. »
Leny Escudero (Vivre pour des idées)
Fonder quelque chose
Demeurer vivant
Brûler à tes causes…
Fonder l’amour même...
Ouvrir une route
Cueillir le grand vent
Défier le doute…
Atteindre la rive
Débloquer le port
Débarquer les vivres
Débusquer la mort...
(Jacques Bertin, Que faire ?)
Le peuple uni ne sera jamais vaincu
Levez-vous et chantez, ensemble nous allons triompher…
Chanson de liberté…
(Quilapayun, El pueblo unido jamás será vencido)
Il y a peut-être 150 millions de galaxies contenant chacune 120, 150 millions d’étoiles
À des centaines de milliers d’années-lumière
Il y a des centaines d’autres galaxies contenant encore des milliards d'étoiles
Poussière dans un Sahara d’étoiles
Malgré les grands yeux du néant
C’est pour mieux nous manger enfant
Et les silences et les boucans...
Faut vivre !
(Mouloudji, Faut vivre)
On s’balade dans l’atmosphère sur une sphère
Une bille une boule un ballon qui tourne en rond
Passant des nuits si sombres à la lumière
Nous voilà ensemble
Unis vers l’uni
Unis vers l’uni…
(Michel Jonasz, Unis vers l’uni)