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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 08:38

Ou la relève… en marche !

Je rigole, c’est juste histoire de faire un clin d’œil à l’actu. En revanche, même si l’homme ne manque pas d’humour (voir plus bas son clip Non, j’peux pas), je suis des plus sérieux au moment d’accrocher Donoré aux cimaises de Si ça vous chante

Vous le savez, un jour, j’ai arrêté tout net d’écrire des critiques de disques. Pas tant par lassitude, malgré quelques centaines au compteur en l'espace d'une trentaine d'années, qu’en raison de leur multitude croissante (quoique anarchique) sur le Net et surtout de la certitude que d’aucuns ne pourraient que se montrer plus réguliers et complets que moi ; comme c’est le cas désormais avec NosEnchanteurs, « le quotidien de la chanson », par exemple, mais aussi sur papier avec le bimestriel FrancoFans et le tout récent trimestriel Hexagone. De là à en déduire que l’envie a disparu comme on fuirait le bonheur de peur qu’il ne se sauve, ce serait mal me connaître.

La preuve avec le nouvel album de Donoré, L’Amour en deux. Le deuxième en six ans après Je viens à toi (2010) ; avec un EP 5 titres entre deux, Maintenant (2014) et un tout premier en 2007, Donoré. Pour le premier album, je vous renvoie à la critique que j’avais publiée ici même le 21 septembre 2010 (« Prends le chorus – Vendanges d’automne 2 »), intercalée entre celles de Bill Deraime, Thibault Derien et Romain Dudek.

« Musicalement et dans l’inspiration textuelle, notais-je, Donoré se situe plutôt dans la famille du folksong à la française (Cabrel, Le Forestier…), vocalement aussi, avec parfois quelques inflexions sympathiques à la Goldman. […] de la chanson légère en apparence mais qui dit, mine de rien, façon Souchon, la difficulté qu’on a parfois à se comprendre et à vivre ensemble. »

Dans l’intervalle, Donoré a continué de creuser son sillon, d’approfondir sa thématique, si vous préférez. Le résultat en est une chanson qui fait du bien au cœur et à l’âme, sans manquer de lucidité pour autant, et ma foi, c’est bien agréable d’écouter quelqu’un d’éminemment sympathique vous montrer le bon côté des choses plutôt que de vous enfoncer encore plus dans ce marasme moral dont la France détient, semble-t-il, le record mondial. Écoutez et voyez donc ce petit clip « volé » dans le métro, en janvier 2012, où Donoré redonne le sourire aux usagers, remplis de bonne humeur pour la journée, avec son adaptation toute personnelle de Don't worry be happy

C’est précisément ce que j’imaginais en 2010 : « Quand Donoré aura pris un peu de “bouteille”, qu’il sera tout à fait venu à nous, il ne sera plus un artiste “à suivre” (qui fait déjà de jolies chansons), mais un artiste dans les pas duquel d’autres auront envie de marcher. » À commencer par le public, si celui-ci a la chance (et vice-versa) d’aller à sa rencontre ; un mouvement, à vrai dire, qui me paraît irréversiblement en marche !

Pierre « Donoré » (c’est un pseudo), né en 1978, orphelin à vingt ans… d’Honoré Chatard, adore la nature, les arbres (vous ai-je dit qu’il était de Grenoble ?), la peinture, la guitare, les impressionnistes, Modigliani, Picasso, Matisse, la danse et la musique ; il rêve de voyages et de Barcelone… Il prône la résistance au conformisme autant qu’au terrorisme (« J’irai sentir les sons, les modes, les traditions / Les langues et les croyances qui font nos différences / Mais je n’aurai de cesse d’affirmer qui je suis / Contre ceux qui condamnent les couleurs de la vie… ») et lance un appel à rester debout, unis, même et surtout si la mort rôde (Qui me tiendra la main ?) :

Qui pourra me faire voir
Qu’avant la fin du sursis
Y a d’la place pour l’espoir
Et aussi pour l’envie

[…] Qui me tiendra la main
Au matin du jour sans lendemain
Demain…

J’aime et je partage cette conception des choses, de l'amour et des roses, comme j’aime la façon qu’il a de nous en faire part – je peux bien vous l’avouer puisqu’il ne s’agit pas ici d’un exercice doctement professionnel mais d’un sentiment tout ce qu’il y a de plus personnel. J’aime Donoré parce qu’il fait de la chanson populaire de la plus belle eau. Parce qu’il possède l’art des mélodies, qui pétillent comme de jolies bulles de joie. Et subsidiairement parce qu’il dégage une empathie naturelle.

Peut-être aussi et enfin parce qu’un jour tout s’envolera, « même toi et moi » comme le chante ce jeune homme en or. Parce que la vie, somme toute, n’est qu’« une brindille qui siffle dans le vent »… et que la bienveillance envers autrui, dont sa chanson est nourrie, n’est jamais superflue avant le vacarme infini de l’absence.

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commentaires

I
Merci Fred de vous être remis à la plume pour ns faire découcrir Donoré ; c'est très chouette et je n'en n'avais jamais entendu parler ! J'aime bcp. sa simplicité dans l'écriture qui pourtant est très juste et sa simplicité aussi dans ses propos qui touchent au coeur. J'espère qu'il fera son chemin. Bien amicalement à vous
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L
j' ai connu Donoré dans un cadre super d'un petit village à Dollon 72 dans un musée de la musique , qui risque de fermer faute de repreneur hélas , une soixante de spectateurs, au chapeau, il nous a charmé par sa musique et les paroles de ses chansons et sa gentillesse et simplicité , il mérite d'avoir encore plus de succès
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A
Merci FRED pour cette découverte intéressante.<br /> Au moins voilà un artiste dont on comprend bien les paroles
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F
Merci pour lui, chère Annie. En espérant que les "grands médias" sauront aussi les comprendre et apprécier ses musiques...