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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 10:11

« N’en jetez plus !* »


Nous, quand on ressent de la peine, disait Frédéric Dard (en évoquant les écrivains, les poètes, les artistes en général), on ne peut s’empêcher de lui chercher un titre… Elle revient au triple galop, la gueuse, en ce « pont » de l’Ascension où nous avions l’habitude de retrouver nos amis les plus fidèles (Allain Leprest, Nilda Fernandez, Léo Ferré...) au festival de Montauban, « Alors… Chante ! ».

Jamais en peine, elle, la Camarde ne cesse de nous remettre à notre juste place, celle de « morts en sursis », comme disait Jacques Brel. Heureusement, il y a la mémoire qui chante qui, même lorsqu’elle est triste (un an déjà que le tendre, délicat et tellement talentueux Nilda a discrètement tiré sa révérence...), cherche à nous rappeler le meilleur de nos souvenirs... Lequel, pour moi (et tant d’autres sans doute) tourne souvent autour de San-Antonio... qui connaissait (vraiment) la chanson et adorait les artistes. Et réciproquement !

La preuve avec cette photo du grand comédien (et citoyen solidaire) Michel Piccoli (parti lui aussi dans la plus grande discrétion), se disputant avec Pierre Richard un de ses ouvrages inénarrables de fantaisie débridée comme de lucidité désespérée (en l’occurrence La Vie privée de Walter Klozett, 1975) ; la preuve aussi avec celle, ci-dessus, de Nilda Fernandez, invité en 1991 à Genève, en compagnie de Renaud, par Frédéric Dard qui l’estimait beaucoup et avait été particulièrement ému en découvrant Madrid, Madrid (voir Renifle, c’est de la vraie, paru en 1988, où il le clamait aux quatre vents – un passage dont je parlerai moi-même de l’origine, un jour, ailleurs, puisque je peux dire que « j’y étais », Frédéric m'ayant sollicité en amont à ce sujet, persuadé à juste titre que je devais bien connaître Nilda…).

Si j’avais su que je l’aimais autant, je laurais aimé davantage, disait encore Frédéric Dard, toujours lui. « On est aussi con aujourdhui / Quon sera mort dans dix mille ans », assurait pour sa part Leny Escudero qui vouait un culte à San-Antonio (et que nous étions allés saluer une dernière fois, Nilda et moi...). « Il ne faut pas aimer bien ou un peu / et à tout prendre / mieux vaut ne pas aimer du tout / Il faut aimer de tout son cœur / et sans attendre / dire "je taime" à ceux quon aime / avant quils ne soient loin de nous »... tant que nous sommes, nous-mêmes, « des morts encore vivants » (Brel…). Oh ! que oui, cher Jean-Roger Caussimon... Combien je voudrais pouvoir redire « je taime » à Frédéric, à Leny, à Nilda (avec « sa petite frime de fouine triste »,) à Léo, Allain, Claude, « Jo », Guy... et les autres. Des êtres qui sont « d’une autre race et ne le savent pas », chantait Ferré. Ils sont « d’un autre clan et se mêlent à vous, ils nous tendent leurs bras et nous donnent la main »...

Amis, soyez toujours (Vasca) !

*75e San-Antonio, 1971.

**Pour rappel sur (et avec) Nilda, si ça vous chante, sur ma page personnelle d’ « échanson de la chanson » :

« 37 ans de fraternité » (avec une émission, ensemble, sur France Inter).
• 7 avril 2018, Nilda chantait Garcia Lorca à Paris.
« Ah ! que ça me fait de la peine… »
« Nilda, Vasca : “La porte qui bat / Sur quel au-delà”… »
« L’Ascension de la chanson (Allain, Nilda et les autres) ».
« Nilda, San-Antonio et le temps qui reste ».

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commentaires

T
Bonjour Fred, j'ai d'abord cru en lisant cette "newsletter" que vous alliez me coller un foutu bourdon, le "via", comme disent les vieux du Bourbonnais....Et puis non! Au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture...et aussi dans l'écoute car, suivant votre texte comme une "procession de Fête-Dieu" de mon enfance, je manquais pas de m'arrêter aux "reposoirs" pour écouter les artistes. Et ce sont eux qui, par la magie de leurs chansons, ont mué la tristesse de cette "visite de cimetières" en bain de poésie reconstituant. Difficile aussi de chuter trop bas dans la mélancolie quand le tout marine dans une bonne dose de San-Antonio, même si ce cher Frédéric Dard possédait et savait parfois user, à l’instar de Molière,de ce que Boileau avait décrit comme "Une mâle gaîté si triste et si profonde/ Que lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer."<br /> Henry
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F
Bonheur de vous lire, cher Henry. Bonheur d'être compris à demi-mot. Bonheur de jouir de cet écho fraternel... Et comme le bonheur, disait Albert Schweitzer que je me plais à citer, "est la seule chose qui se double quand on le partage", votre commentaire à lui seul aura suffi à "justifier" mon petit travail de mémoire et de chanson vivante(s). Merci.
M
Merci une fois de plus, cher Fred, pour tout ceci .... Nilda Fernadez que j'aimais tant, Brel qui ne m'a jamais quittée depuis 1955, et tous les autres dont vous parlez si bien et que vous faites revivre ... en cette fin de déconfinement ( ? ) j'espère que vous avez passé ces jours le mieux possible, sans problème et que dans qq. temps on pourra revoir tous ces artistes qui nous ont bien manqués et qui doivent trouver le temps long.... très amicalement
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F
Merci à vous, chère Marlène, pour votre belle fidélité à ces beaux artistes... et à mes petits écrits, depuis... combien déjà ? A la mi juin, avec le n° 1 de PAROLES ET MUSIQUE, cela fera quarante ans ! Très amicalement, de même.
D
Toujours un plaisir de lire tes souvenirs : ils sont si nombreux et tu as eu tellement de chance de rencontrer tous ces êtres exceptionnels !<br /> Bises de Provence / Dany & Gérard Antonetti
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F
Grand plaisir de vous lire, chers Dany et Gérard. Portez-vous bien ! Bises réciproques.
D
Toujours un plaisir de lire tes souvenirs : ils sont si beaux !!!<br /> Bises de confinés en Provence<br /> Dany & Gérard Antonetti
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