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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 11:35

Soif d’idéal…


Il y a tout juste un an, dans un sujet dédié à Claude Nougaro sous le titre Ami chemin, je m’interrogeais sur la pertinence de « tourner la page » de ce blog, après cinquante articles publiés depuis le 18 novembre 2009 : « un tous les cinq jours en moyenne, de façon toute naturelle, sans jouer au mineur stakhanoviste, rien que pour le plaisir du partage de l’Art (mineur ?) de fond qu’est la chanson… » Sans le savoir, nous étions de fait à mi-chemin du trajet parcouru ensemble, puisque six mois plus tard, le 28 mars 2011, le centième « numéro » de Si ça vous chante, en hommage à Léo Ferré, ouvrait une large parenthèse de silence.


Pourtant, le « printemps des poètes » s’annonçait pour nous, qui souhaitions continuer à faire chorus, de la plus prometteuse des façons avec une belle exposition consacrée, justement, à Chorus. Inaugurée à la mi-mars à Clermont-Ferrand (en paroles et en musique avec un duo du cru fort talentueux, Gilles et Sylvie – l’écriture de l’un aussi remarquable que la voix de l’autre), conçue par Claude Mercier, fondateur des Rencontres nationales de la chanson française (qui ont révélé de nombreux talents) et actuel responsable de « Clermont-Carrefour de la chanson », elle a été présentée jusqu’au 17 avril, jour de la dix-neuvième édition de ce concours mettant chaque année dix jeunes artistes et groupes en lice (« Ce qui se fait de mieux, dixit Claude Mercier, dans la création de la chanson d’expression »).

expo-Chorus.jpg

Oui, le printemps s’annonçait sous de joyeux auspices ; et puis, un faisceau d’événements indépendants de notre volonté (comme disaient jadis les speakerines), d’ordre personnel autant que professionnel (j’essaierai de revenir notamment sur le projet de relance des « Cahiers de la chanson »), m’a soudainement contraint à interrompre notre dialogue. Enfin, dialogue, ça n’est pas tout à fait le mot tant j’ai eu l’impression, tout ce temps, de mener surtout un monologue – fût-il bien perçu et même extrêmement attendu et suivi (au point de classer Si ça vous chante dans le « Top des blogs » de l’espace francophone, tous thèmes confondus). Soif d’idéal…

 

C’est d’abord pour rassurer les uns et remercier les autres, fort nombreux – qui m’avez fait l’amitié de me contacter en direct pour vous inquiéter de mon silence – que je publie aujourd’hui ces lignes. Je suis toujours là, toujours attentif à l’évolution de la chanson ; laquelle a fort à faire, aujourd’hui, pour que ses mots arrivent à refléter ne serait-ce qu’un petit pan des maux qui assaillent ce monde en décomposition, où l’argent s’est définitivement substitué à l’humain, où la recherche du profit a totalement pris le pas sur la quête de l’inaccessible étoile. « Oh ! le mal qu’on peut nous faire… » Toujours là, debout, mais simplement un parmi d’autres, parmi ceux qu’on prend « pour des cons alors qu’on est / Des foules sentimentales / Avec soif d’idéal / Attirées par les étoiles, les voiles », qui fait ce constat, parfaitement résumé par la Chanson d’amour, si lucide, de Jean-Jacques Goldman : « Mais y a toujours un de ces sales matins / Où l'on se dit que l'amour, ça sert à rien ». Alors, oui, « Trève de discours, y a rien d'pire que l'amour… / Sauf de ne pas aimer ! / Autant le faire, c'est clair… / Et puis se taire. »

 


À suivre…

NB. La version de la Chanson d’amour de Jean-Jacques Goldman, proposée ici en duo avec Édith Lefel (grande chanteuse antillaise décédée à 39 ans le 20/01/2003), est extraite du bel album Marronnage, du groupe Malavoi, paru en 1998 à l’occasion du cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

 

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commentaires

M
<br /> Prêcher dans le vide<br /> <br /> Bonjour Fred,<br /> <br /> Vos écrits récents révèlent une certaine lassitude voire parfois le sentiment de "prêcher" dans le vide.<br /> Sachez qu'il n'en est rien. Je fais probablement partie des nombreux lecteurs qui lisent et relisent vos articles sans laisser de commentaire par crainte d'exprimer une banalité et parce qu'il n'y<br /> a rien à ajouter tant vos articles sont toujours vrais et bien documentés.<br /> <br /> J'attends de vous lire sur l'ami Allain.<br /> L'an dernier, lorsqu'il est venu chanter à Mondeville (près de Caen) il m'a ému comme rarement un artiste a su le faire, prenant ses chansons à pleines mains et les faisant vivre jusqu'au bout des<br /> doigts. L'émotion était si forte que je n'ai pas été capable de lui balbutier le moindre compliment lorsqu'il est venu, en toute humilité, signer autographes et dédicaces à la fin du spectacle.<br /> Je suis certain que vous saurez trouver les bons mots pour nous parler de lui.<br /> <br /> Vous faites partie des quelques personnes qui confortent nos choix et goûts musicaux et nous incitent à faire de belles découvertes.<br /> Merci pour tout ça et continuez à nous faire aimer cette belle chanson française.<br /> <br /> Bien amicalement,<br /> Marcel<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Bonjour !<br /> je te remercie pour ta réponse, qui me va droit au coeur... c'est si rare, encore, malheureusement, pour l'instant qu'on me réponde... mais on va y arriver, allez; "avançons".<br /> <br /> Au plaisir de se rencontrer, prochainement, avec ou sans Thomas, mais avec, ce serait tellement mieux !<br /> <br /> <br />
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F
<br /> Bonjour !<br /> Ici Françoise Niel Aubin, muse de Thomas Fersen, et de 25 antres auteurs compositeurs, interprètes, par son intermédiaire.<br /> <br /> Je ne connaissais votre blog, ce qui est tout à fait déplacé, de ma part, et vous m'en voyez désolée.<br /> En fait, "barbara", que vous connaissez peut être, un charmant salettile de la chanson française, vivante, m'a souvent parlé de votre blog, puis je n’avais pas pris le temps, voilà tout.<br /> <br /> Puis ce soir, C'est Thomas lui même, qui a fait poser ce lien, pour m'inciter à venir vous lire.<br /> <br /> Soit, charmante initiative que voilà...<br /> <br /> Mais que lis je donc. Je trouve votre moral, "bien bas dans les chaussettes", au point que je vous recommanderai bien un bain de pied, dans la cuvette, de Françoise Morel, en espérant que la<br /> chaleur de l'eau salée, vous remonte au cerveau, pour vous donner un peu de baume au cœur.<br /> <br /> Car bien qu'aimant vraiment beaucoup Souchon, je trouve parfaitement dommageable de considérer qu'actuellement, la chanson française, elle, ne fait que penser profit.<br /> Voir, à ce sujet, l'histoire que nous, membres de notre famille artistique, nous vivons, depuis huit ans et demi....<br /> Je vous recommande de venir nous lire.<br /> <br /> S'il est une notion, en effet, qui peut caractériser ma démarche, à moi, envers la famille artistique que nous ayons formés, au fil du temps, depuis ces années, moi, en écrivant, et Thomas Fersen,<br /> en me lisant, puis en contaminant les artistes désignés par moi, c'est bien, précisément, le désintéressement... De ma part, à moi, en tout cas...<br /> Mais de la part des artistes concernés, également. Car il ne faut perdre de vue que pour que le processus thérapeutique ait pu fonctionner, c'est que l'écriture de chacune des chansons, elle, fût<br /> bel et bien un acte de compassion, qui a généré chancune des chansons...<br /> Alors, une fois lue notre histoire, si vous me dites encore qu'il s'agit là d'un comportement "intéressé", je me fais nonne !<br /> Et putain de bordel de merde, quand je pense que je suis une ancienne traumatisée séxuelle, moi, être parvenue, avec l'aide de Thomas Fersen, à tuer symboliquement le pédophile, pour arriver, au<br /> bout de huit ans, par finir par me faire nonne, je trouve que vous poussez alors le bouchon un peu loin....<br /> <br /> Les motivations qui ont généré le fait que Thomas Fersen "m'adopte", il y a huit ans, ainsi que le fait que chacun des artistes eux, aient relevé ce défit, fait précisément que cette histoire, soit<br /> au contraire, l'une des plus nobles, et merveilleuses qui soient....<br /> <br /> Quand au fait de dire que la chanson soit un Art mineur, c'est une réflexion de Serge Gainsbourg, ressortie pour un oui pour un non, et bien que reconnaissant parfaitement le talent de ce dernier,<br /> je m'insurge, moi, littéralement, contre cette notion.<br /> Gainsbourg, lui, ne jurait que par la peinture.<br /> Mais pourquoi, que Diable, ressort on toujours cette sempiternelle réflexion, sur la chanson française "Art mineur"? C'est FAUX, à mes yeux.Parfaitement faux.<br /> <br /> Et je vais vous dire pourquoi.<br /> Quelle est la définition, pour les intellectuels, selon laquelle un Art soit mineur, ou majeur ?<br /> La réponse, en est que l'Art majeur, lui, nécéssite un apprentissage, pour pouvoir l’apprécier.<br /> Cette définition, émane des intellectuels eux même. Autant dire, ce sont eux, qui se situent, ainsi, au dessus de la masse des "non intellectuels". En fait, ils se distribuent, mine de rien, des<br /> lauriers, qu'ils se posent sur leurs têtes.<br /> Non, mais attendez. On croit rêver ! on marche sur.... la tête !Précisément.<br /> <br /> Et bien moi je suis Françoise Niel Aubin, plus muse que personne ne l'a jamais été peut être, dans la chanson française, et je dis, moi, car mon avis à moi, qui ne suis pas une intellectuelle,<br /> justement, vaut bien l'avis d'un mec, ou d'un journliste, bardé de diplômes, que la définition, selon laquelle un Art est mineur, ou majeur, a changé, et n'est pas celui que les intellectuels<br /> veulent bien nous faire croire.<br /> <br /> Je suis scandalisée, pour tout dire, par leur positionnement, par rapport à celà...<br /> Pour moi, un Art majeur, c'est un Art, populaire, avant tout... C'est là, et là uniquement, que résident à présent, et depuis toujours, les lettres de noblesse de la chanson française, et pas<br /> ailleurs.<br /> <br /> La totalité de la famille artistique, qui est la notre, à Thomas Fersen, et à moi, même, avons, depuis ces huit années, démontré, par A+B, le pouvoir thérapeutique des émotions, en ce qui nous<br /> concerne, par le biais de la chanson. Tous, autant que nous sommes, avons expérimenté ces théories là... Et nous considérons tous, que tout le monde, y compris celui qui précisément, n'a jamais<br /> "appris", quoi que ce soit, à droit de se réparer par le biais de la chanson.... Que ça plaise ou pas, à tous les diplômés de la terre, et surtout, à "l'intelligencia parisienne".<br /> <br /> Et si d'aventure, il vous arrive, encore, à vous, après m'avoir lue, sur notre forum,d'avoir le moral en baisse, et bien prenez contact avec moi, et je vous jure que moi, je saurai quoi vous, dire,<br /> pour vous "remonter les bretelles".<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Grand merci Françoise pour ce très beau message... dont je partage totalement la<br /> teneur (jamais il n’a été question pour moi d’incriminer la chanson dans mon constat de marchandisation du monde. Au contraire, la chanson est l’un des derniers havres de lucidité et d’humanité<br /> où il est possible aux “assoiffés d’idéal” de se retrouver). Art “mineur”? Bien sûr que ça n’est pas le cas : aurais-je passé l’essentiel de ma vie à défendre et promouvoir la chanson, presque<br /> toujours contre vents et marées (et quels !), si je n’avais été intimement convaincu qu’elle constitue le nec plus ultra des arts, quasiment l’art total, celui qui réunit l’art de la poésie et<br /> l’art de la musique, l’art de la comédie et l’art de la tragédie – salut Polymnie, Euterpe, Thalie, Melpomène... –, autrement dit l’art populaire, vivant, par excellence... ?<br /> <br /> En reprenant cette “saillie” de Gainsbarre le provocateur (ou le frustré ?), je faisais surtout référence-révérence (voir “Ami chemin” sur ce blog) à la superbe chanson éponyme de Nougaro,<br /> Art mineur (album Chansongs, 1993), où il s’interroge : “Pourquoi suis-je et à quoi sers-je / Dans la mine où je m’immerge / Charbon rouge de mon cœur / Un projecteur sur le<br /> front / Comme au casque du mineur / Artiste mineur de fond… / Est-ce bien sérieux d’ailleurs / Passé les soixante berges / De pratiquer l’art mineur / Qu’a illustré le beau Serge ?” Ainsi<br /> qu’à la magnifique Il faut tourner la page : “...Aborder le rivage / Où rien ne fait semblant / Saluer le mystère / Sourire / Et puis se taire.” La mort tragique d’Allain<br /> Leprest, dont Nougaro avait reconnu aussitôt le talent exceptionnel, ne fait qu’ajouter du sens – et du désarroi – à mon état d’esprit<br /> actuel. J’y reviendrai, évidemment, car l’histoire d’Allain est la même que la nôtre.<br /> <br /> <br /> PS. Merci aussi au camarade Thomas F. qui sait combien j’apprécie son travail, son style, son<br /> originalité, son humour et sa finesse depuis le premier jour.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Cher Fred Hidalgo, permettez-moi de dire que je suis content de votre retour. Malheureusement, juste avant de lire votre dernière réponse aux commentaires, je viens d'apprendre qu'Allain Leprest<br /> venait de prendre "(S)a retraite" justement. Triste retraite !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Allain Leprest est mort, il l' a choisi. Il nous reste des disques, le souvenir de concert, à Barjac, à Pernes les Fontaines avec à chaque fois, une urgence qui nous emportait et nous dévastait<br /> avec comme fils l'émotion de vivre, la beauté de cet instant donné. c'est avec tristesse et aussi la joie d'avoir partagé ces moments.<br /> Cela a fait deux phrases et un tout petit bout de chanson sur France Inter, c'est pathétique et ridicule.<br /> Merci et adieu.<br /> <br /> <br />
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