Collection d’hiver
Vous connaissez la chanson : comme précisé dans « Un homme heureux », bien que délibérement lapidaire, cette « collection d’hiver » est la résultante d’une sélection « passée au tamis le plus fin », dans un joyeux éclectisme musical. L’essentiel réside dans les liens (merci la « toile »…) nécessaires à l’écoute des chansons, au visionnage des clips ou des extraits de concerts, à la découverte du parcours de l’artiste ou du groupe recommandé…
Mais trève de rappels, c’est parti pour un florilège hivernal de nouveautés francophones. De préférence (mais pas forcément, actualité oblige) par ordre alphabétique. À commencer – paradoxalement – par un album tout en anglais ! Celui de notre Batavo-Belgo-Français préféré. L’auteur de Bruxelles et de Mireille, d’Ubu et d’Attila Joseph, le « grand Duduche » de la chanson (cf. Duduche’s blues) qui, pour une fois (et pour notre plus grand plaisir !), se fait ici interprète.
• FOLK TALK. Careless love – Fever – Saint James infirmary – Worried man blues – Don’t think twice, it’s alright – Down in the valley – Ox driver’s song – The House of the rising sun – This train – Black girl – Georgie on my mind – Little boxes – Love me tender – Oh what a beautiful city. (39’09 ; prod. tôt Ou tard, distr. Wagram Music ; Annegarn sur le site du label ; site de l’artiste.)
Pour enregistrer cet album de reprises de standards du folk-blues américain (Guthrie, Dylan, Malvina Reynolds, Rosetta Tharpe… et autres traditionnels anonymes), Dick Annegarn a pris sa vieille Gibson, son banjo et son harmonica et il est parti à Los Angeles chez son ami Fred Koella, au studio Le Garage. Il en a mis la moitié en boîte, et l’autre en France, au studio La Fabrique de Saint-Rémy, avec l’aide de JP Nataf (voir la vidéo ci-dessus). « À 16-17 ans, explique Dick, la blue note m’a explosé la tête. Ces chansons, je les chantais à 16 ans, à 24 ans, à 35 ans. Je les chante dans la salle de bains, en traversant le Maroc ou le Cambodge. J’ai beaucoup de respect pour les chansons qui durent, pour la force de ces mélodies. Ces chansons viennent du fin fond de la cave, elles me transportent à vingt centimètres au-dessus du sol. C’est un bonheur. »
Je confirme (voir la vidéo de Fever – cf. Eddie Cooley/John Davenport, 1956 – tirée d’un Taratata récent) et précise, pour mémoire, que ce retour aux racines (l’ami Dick tâtait du folk au Centre américain de Paris, dans les années 60, lors des fameuses hootenannies de Lionel Rocheman) s’effectue alors que l’homme approche de la soixantaine. Ce sera pour le printemps 2012. L’artiste, lui, fêtera en 2013 ses quarante ans de chanson enregistrée : sacré libre parcours... Sacré géranium !