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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 10:05
Mozart vs Rouget de Lisle…

 

On a vu dans le sujet précédent de Si ça vous chante que Rouget de Lisle aurait « emprunté » la musique de La Marseillaise à un certain Jean-Baptiste Lucien Grisons. Mais voilà que notre enquêteur unique et préféré (qui ne craint pas de ménager le suspense) nous en apprend de belles sur le compositeur « véritable » de l’hymne national français, lequel ne serait autre que Wolfgang Amadeus Mozart ! Suite et fin (provisoire ?) de l’enquête de Serge Llado…

 

Sur les conseils judicieux de Pierre Bouteiller, je me suis intéressé au 25e concerto pour piano de Mozart (en Ut). La ressemblance avec La Marseillaise (sur un mode mineur) est saisissante. Le plus étonnant, peut-être, est que Mozart a composé ce concerto en décembre 1786, soit deux ans et demi avant la Révolution Française. L’hymne qui fit passer Claude Rouget (dit « de Lisle ») à la postérité a été écrit à Strasbourg dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, un an après la mort de Mozart.

Nombre de marches militaires comportant dans leurs mélodies des clichés communs, voici un petit assortiment de quatre œuvres nous permettant de comparer :

• Le 25e concerto pour piano de Mozart (1786) ;

• La version de La Marseillaise telle qu’elle fut orchestrée en 1830 par Hector Berlioz (avec chœurs et orchestre) ;

• Le Chant du Départ (paroles de Marie-Joseph Chénier, musique d’Étienne Nicolas Mehul) datant également de 1792 et très proche également du concerto de Mozart ;

• Et pour fermer la marche, l’hymne national du Cameroun (!), à l’origine chant de ralliement « composé » par des étudiants en 1928. 

La Marseillaise - Musiques comparées

On a vu que le texte de La Marseillaise est pour le moins inspiré d’une affiche placardée dans les rues de Strasbourg appelant à la mobilisation générale. Quant à la musique, il est fort peu probable que Rouget, même sous l’inspiration du génie (dont il était capitaine…), ait pu composer un air aussi difficile et aussi savant. On suppose donc que le vrai compositeur est Jean-Baptiste Lucien Grisons, maître de chapelle à Saint-Omer, avec sa Marche d’Assuerus (extrait de son Oratorio d’Esther, écrit au moins cinq ans avant La Marseillaise).

Serait-il possible que ce mystérieux « vrai compositeur » soit lui-même un plagiaire de Mozart ? Pas si sûr car on avance aussi le nom d’André Ernest Modeste Grétry, compositeur français d’origine wallonne, dont on aurait relevé dans son opéra La Caravane du Caire (composé – sur un livret du Comte de Provence, le futur Louis XVIII – en 1783, soit trois ans avant le concerto de Mozart) des similitudes troublantes. Mais il existe une autre hypothèse encore, qui ferait d’une chanson allemande, Eine Burg ist unser Gott (Une forteresse est notre Dieu), l’origine de base de toutes ces compositions.

À suivre ?

___________

En attendant (?), Si ça vous chante vous offre une version filmée et parfaitement édifiante de La Marseillaise datant de 1907 ! Un document…

 

 

ANNEXES

Voici ce qu’on peut lire à propos de La Marseillaise sur le site Web de la Présidence de la République française.

L’histoire

À l’origine chant de guerre  révolutionnaire et hymne à la liberté, La Marseillaise s’est imposée progressivement comme un hymne national. Elle accompagne aujourd’hui la plupart des manifestations officielles. En 1792, à la suite de la déclaration de guerre du Roi à l’Autriche, un officier français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26  avril, chez Dietrich, le maire de la ville, le Chant de guerre pour l'armée du Rhin. Ce chant est repris par les fédérés de Marseille participant à  l’insurrection des Tuileries le 10 août 1792. Son succès est tel qu’il est déclaré chant national le 14 juillet 1795.

Interdite sous l’Empire et la Restauration, La Marseillaise est remise à l’honneur lors de la Révolution de 1830 et Berlioz en élabore une orchestration qu'il dédie à  Rouget de Lisle. La IIIe République (1879) en fait un hymne national et, en 1887, une « version officielle » est adoptée par le ministère de la Guerre après avis d’une commission. C’est également sous la IIIe République, le 14 juillet 1915, que les cendres de Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides.

En septembre 1944, une circulaire du ministère de l’Éducation nationale préconise de faire chanter La Marseillaise dans les écoles pour « célébrer notre libération et nos martyrs ». Le caractère d’hymne national est à nouveau affirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2).

L’auteur

Né en 1760 à Lons-le-Saunier, Claude-Joseph Rouget de Lisle est capitaine du génie mais a mené une carrière militaire assez brève. Révolutionnaire modéré, il est sauvé de la Terreur grâce au succès de son chant. Auteur de quelques romances et opéras, il vit dans l’ombre sous l’Empire et la Restauration jusqu'à son décès à Choisy-le-Roi en 1836.

La partition

En quelques semaines, l’Hymne des Marseillais est diffusé en Alsace, sous une forme manuscrite ou imprimée, puis il est repris par de nombreux éditeurs parisiens. Le caractère  anonyme des premières éditions a pu faire douter que Rouget de Lisle, compositeur par ailleurs plutôt médiocre, en ait été réellement l’auteur. Il n’existe  pas de version unique de La Marseillaise qui, dès le début, a été mise en musique sous diverses formes, avec ou sans chant. Ainsi, en 1879, La Marseillaise est déclarée hymne officiel sans que l’on précise la version, et un grand désordre musical pouvait se produire lorsque des formations différentes étaient réunies. La commission de 1887, composée de musiciens professionnels, a déterminé une version officielle après avoir remanié le texte mélodique et l’harmonie. Le Président Valéry Giscard d’Estaing a souhaité que l’on revienne à une exécution plus proche des origines de l’œuvre et en a fait ralentir le rythme. C'est aujourd'hui une  adaptation de la version de 1887 qui est jouée dans les cérémonies officielles.

 

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commentaires

A
<br /> Les paroles de LA MARSEILLAISE, font couler beaucoup d'encre.<br /> On ne compte plus les articles à ce sujet.<br /> J'avais apprécié celui de Michel Trihoreau dans le CHORUS n° 56 de l'été 2006. Je vous invite à relire ces 4 pages particulièrement intéressantes sur l'histoire de notre hymne.<br /> Et s'il est un artiste engagé à fond contre ces paroles d'un autre âge, c'est bien Graeme Allwright (voir mon commentaire N°1 ci-dessus, et celui dans "Jolie bouteille, sacrée bouteille"). Il a<br /> créé une association à ce sujet : coordonnées dans CHORUS 55, page 9.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> En 1989, l'abbé PIERRE avait demandé officiellement :<br /> "Changeons en message d'amour les paroles de haine de La Marseillaise."<br /> Dans "Large Vision Magazine" de décembre dernier : un article sur “La Marseillaise”…<br /> Force est de constater que nous sommes nombreux, anonymes ou connus, à souhaiter ardemment de nouvelles paroles beaucoup plu en accord avec la France d'aujourd'hui.<br /> Mais en haut lieu, on fait la sourde oreille.<br /> Annie<br /> <br /> <br />
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S
<br /> J'ai fait une proposition avec 15 couplets à partir de 6 couplets de la Marseillaise, 2 chants réactionnaires de l'époque et 4 versions pacifistes, celles de Christian Guillet, Graeme Allwright ,<br /> Pierre Ménager et Philipe Dac ainsi que Pascal Lefèvre qui a réécrit la totalité des 15 couplets de la Marseillaise.<br /> Ma version courte ne comporterait que ma réécriture du 6° et 11° couplet de la Marseillaise avec le refrain. Il n'y aurait en tout que 8 mots de changé.<br /> La version officielle aurait en plus deux couplets pacifistes que j'ai écrits à partir des versions des 4 auteurs que je viens de citer.<br /> Merci de m'avoir lu.<br /> A bientôt<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonjour;<br /> <br /> Je suis en train de lire le livre de l'astrophysicien HUBERT REEVES :" l'heure de s"enivrer"<br /> Et voici ce qu'il écrit à propos de " la marseillaise"<br /> <br /> "L'air de la Marseillaise est entraînant, mais les paroles sont d'une autre époque. Au ministre de l'éducation nationale, j'aimerais faire une proposition : on laisserait aux lycéens, dans le cadre<br /> d'un concours national, le soin de rédiger de nouvelles paroles, en harmonie avec la déclaration des droits de l'homme, un des<br /> beaux fleurons de la culture française "<br /> <br /> Annie<br /> <br /> <br />
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S
<br /> INFO-ACTU « SI ÇA VOUS CHANTE »<br /> __________________________________<br /> <br /> <br /> MONTPELLIER : PREMIER FORUM DES MUSIQUES INDÉPENDANTES<br /> 17 et 18 septembre<br /> <br /> <br /> Une charte utopique entre le public et les musiciens et un business « éthiquable » pour garantir la qualité, la diversité, la créativité et l’innovation des musiques actuelles.<br /> <br /> Par Daniel Bourguet<br /> Artiste-producteur, directeur artistique (et philosophique) de la manifestation.<br /> <br /> <br /> Téléchargement illégal, pirates, délinquants du web, répression, crise du disque, Hadopi, licence globale… que de mots barbares et effrayants pour simplement faire face à une révolution<br /> technologique qui remet en cause un système économique.<br /> <br /> A la punition, à la contrainte, à la culpabilisation ambiante, je préfère largement le vœu de Manu Chao « "...donc, ça passe par des utopies, une sorte de charte utopique entre le public et les<br /> musiciens" (L’Humanité 26/08/2009).<br /> <br /> Les projets de loi actuels défendent 80% des ventes mais 20% seulement des œuvres musicales créées, donc essentiellement les œuvres éditées par les majors compagnies. La filière disque/musiques<br /> enregistrées est en crise, le numérique est une révolution culturelle.<br /> <br /> Les majors compagnies ont perdu une grande part du marché, mais parallèlement la filière « indépendante » s’organise, se développe et profite des nouveaux supports et des nouveaux médias pour<br /> promouvoir ses œuvres hors des circuits commerciaux traditionnels auxquels elle n’a pas accès pour des raisons le plus souvent pécuniaires.<br /> Ce développement se fait avec une grande précarité financière, structuré en petites entreprises (souvent associatives ou scop), le soutien du bénévolat, de gros investissements en énergie humaine,<br /> l’économie dite sociale et solidaire, l’aide des pouvoirs publics…<br /> <br /> Nous avons néanmoins une mission culturelle de service et de salubrité publique. Les « artistes/éditeurs/producteurs dits indépendants » sont les garants de la diversité et de l’innovation. Nous<br /> devons tisser un lien étroit entre le public, les créateurs, les interprètes, les producteurs, les éditeurs, les distributeurs, les diffuseurs. La solidarité dans l’ensemble de cette chaine est la<br /> garantie de la survie de cette discipline artistique qu’est la musique, l’art le plus populaire et donc essentiel.<br /> <br /> L’artiste musicien, comme l’agriculteur, contribue au lien social, à l’aménagement et à l’équilibre du territoire, il développe le patrimoine et il nourrit (l’intellect). Comme pour l’agriculture,<br /> la qualité, la diversité, l’innovation ne peuvent passer que par un autre système économique, un business « éthiquable », avec ses circuits courts, ses ventes directes, ses marchés de plein air, sa<br /> charte de confiance et son lien étroit avec son public…<br /> <br /> C’est à ce défi que veut s’atteler ce premier Forum des Musiques Indépendantes à Montpellier avec ses conférences, son marché de plein air et ses concerts le 17 et 18 septembre 2010. Professionnels<br /> (artistes inclus) et public se donnent rendez-vous pour construire le monde de demain, dans une ambiance conviviale et festive !<br /> <br /> PS. Tous les labels intéressés par une présence sur le forum et un stand sur le marché sont les bienvenus… (Contact : daniel.bourguet@club-internet.fr ; ou Amandine Vernin :<br /> prod@fmi-montpellier.org)<br /> <br /> <br />
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