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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 11:00

Collection d’hiver – 4

Attention : artiste à découvrir toutes affaires cessantes ! On la suivait avec grand intérêt, en professionnel attentif à son évolution, depuis deux ans. On est heureux de la voir naître aujourd’hui auprès du public amateur de chanson (en attendant que son talent éclate aux oreilles du « grand public ») avec Écoute s’il pleut. Un premier album (produit par un label indépendant) qui ne risque guère, tant la barre est haute, de se voir ravir la Victoire de la… chanson, catégorie révélation, de Si ça vous chante.

 

CD.jpg

 

Née Mélanie Coulet en Ardèche, auteur-compositeur-interprète, Mélissmell a fait ses débuts en 2008. Son pseudo, dit-elle, tient à la fois de la mélisse, autrement dit la citronnelle (« La mélisse, ma grand-mère me disait que c’était pour soulager les maux des femmes »), et du mélisme (du mot grec melos : air, mélodie, chant…). En mai de l’année suivante, elle se fait remarquer aux fameuses « Découvertes » du festival Alors… Chante ! de Montauban. Envoyé spécial de Chorus, Yannick Delneste publie cette appréciation sous la photo de Francis Vernhet représentant les trois lauréates de l’édition, tout « aussi impressionnantes » (Carmen Maria Vega, Mélissmell et Karimouche, grand cru il est vrai !) : « Saluée par le public, Mélissmell a la voix de Cantat, Ferré et Rimbaud en références, mais elle s’en affranchit en imposant sa personnalité, entre douceur des textes et puissance des cordes » (cf. Chorus n° 68, été 2009). Bien vu, à cette nuance près que si l’on évoque volontiers Noir Désir et Bertrand Cantat à son propos, la voix, la superbe voix arrachée de Mélissmell me fait plutôt songer à Mano Solo (sans parler de son engagement social et humaniste), à sa capacité de provoquer le frisson chez l’auditeur, ce qui n’est pas un mince compliment.

Melissmell.jpg   

• ÉCOUTE S’IL PLEUT. Aux armes – Je me souviens – Sobre la muerte – Glouton – Écoute s’il pleut – Le mouton – Les Enfants de la crise – Goûte – Viens – Des nouvelles par les ondes – Le Silence de l’agneau – Sens ma fatigue – Plutôt rêver – L’Éveil. (37’35 ; prod. et distr. Discograph ; site de l’artiste sur le label ; site personnel de l’artiste.)

Après avoir découvert le clip de sa première chanson (Aux armes) qui, outre le fait d’être une sorte de décalque personnel de La Marseillaise (ce qui ne manquera pas de réjouir tous ceux et celles qui ont réagi aux différents sujets de Si ça vous chante, l’été dernier, sur la question des paroles de l’hymne national français), est une vraie réussite, je vous conseille vivement d’écouter Je me souviens ; et puis (en cliquant sur nos liens) Sobre la muerte (Sur la mort), et puis Le Mouton, et puis Les Enfants de la crise, et puis son morceau sans doute le plus rock, Je sens ma fatigue, et puis le bouleversant Plutôt rêver, et puis et puis… et puis tout le reste de l’album !

 

Ne passez pas à côté, vous le regretteriez ! D’ailleurs, à peine ce disque sorti, Mélissmell dont la prestation scénique est d’une grande intensité, a été plébiscitée et par le public et par le jury, le 3 février à Paris, du nouveau Prix Georges-Moustaki, consacré aux seuls artistes indépendants et autoproduits. Dès la première occasion de la voir sur scène, à Montauban, Mélissmell nous avait interpellés. Elle confirme aujourd’hui toutes les promesses d’hier. Musicalement, à ses complices de scène Stefano Bonacci (guitare) et Thomas Nicol (violoncelle) se sont adjoints un quatuor à cordes, un bassiste, un batteur et un pianiste (avec Laurent Jaïs – Manu Chao, Brigitte Fontaine… – à la réalisation). Côté textes, elle marie légèreté et rage, car « par la colère, assure-t-elle, on ne fait rien passer. Avec de l’ironie par contre… C'est Brel qui me l’a appris. »

 

L’album d’une jeune femme (elle n’a pas trente ans) aux semelles de vent, fixée à Strasbourg après avoir emprunté bien des chemins de traverse, faisant la manche (« Ma mère me racontait que je savais chanter avant de parler… »), dormant avec les exclus… Un album, précise le label, « entre ritournelle et chanson réaliste, entre hymne électrique et passion pour les mots/maux qui font que la France est le pays des libertés contrastées. Un album prélude à bien d’autres histoires. Car aujourd’hui Mélissmell n’en est qu’au début. » On en accepte volontiers l'augure.

   

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 10:54

Collection d’hiver – 3

 

Après le citoyen du monde Dick Annegarn et le Tourangeau Marcel Kanche, c’est au tour d’un Québécois de s’inscrire au générique de la collection d’hiver de Si ça vous chante. Pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit (à mon humble avis) du chef de file de la « jeune chanson » québécoise, après les générations incarnées successivement par Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Robert Charlebois et autres Luc De Larochellière. Mais un chef de file qui ne ressemble à aucun de ses prédécesseurs ni collègues du même âge, sans doute le plus français des chanteurs de Nouvelle-France…

 

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• SEUL AU PIANO. Le Lion imberbe – Ces étranges lueurs / Le Magnétisme des amants – Les Vertiges d’en haut – 27-100 rue des partances – Moi, Elsie – Maman – Nous restions là – Deux par deux rassemblés – De glace – L’Amour solaire – Tous les visages – Les Lignes de la main – Les Sentiments humains – Reine Émilie – Au Bar des suicidés. (69’42 ; prod. Les Disques Audiogramme, distr. Québec : Sélect ; distr. France : Wagram Music ; site de l’artiste.)

Le hasard a voulu que je sois l’un des premiers journalistes français, le premier peut-être, à écrire sur Pierre Lapointe (« le très jeune, très dandy, très provoc et très talentueux Pierre Lapointe »), l’ayant découvert en spectacle, au Québec, à ses débuts, séduit et admiratif d’emblée, fasciné presque (c’est le terme que j’utilisais alors dans Chorus), et surtout à le présenter comme un artiste à suivre de très près : « On reparlera sans doute très vite de ce jeune homme, écrivais-je notamment, dès qu’il aura sorti son premier album, mais si vous avez d’ores et déjà l’occasion de le voir en concert, ne le manquez pas ! Rien que pour ce Lapointe-là (les connaisseurs se souviennent sûrement du rocker Éric Lapointe qui a connu de beaux succès au Québec), le voyage (12 000 km aller-retour quand même) valait la peine… »

   

 

Ce n’est pas parce que la suite, justement, m’a donné raison, mais parce que « ce Lapointe-là » me fait fondre de bonheur à chaque fois, et à coup sûr, que j’ai envie de poursuivre le partage. Après trois albums en studio (en 2003, 2005 et 2009), Lapointe seul au piano revisitant son répertoire en public (et offrant deux titres inédits : Moi, Elsie et La Boutique fantastique), c’est ce que la chanson peut donner de plus beau dans l’épure, le poignant, l’émotion, l’humour aussi. Magnifique !

 

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 12:00

 Collection d’hiver – 2

 

« Brute de décoffrage » dans le traitement (au lecteur de le compléter par ses commentaires éventuels), mais aussi éclectique que possible dans les genres musicaux et pointue dans le choix final, telle se veut notre collection d’hiver 2010-2011. Nous défrichons le chemin : libre à chacun, ensuite, de l’emprunter ou pas  (grâce en particulier aux liens proposés)… si ça lui chante ou non.

 

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Après Dick Annegarn, voici un autre artiste atypique ; des plus atypique, même, dont le premier album, Je souris et je fume, remonte à 1990. À l’occasion du suivant (Henriette, 1992), dans le n° 2 de Chorus, Pascale Bigot écrivait ceci : « Tout est singulier chez ce Marcel. Sa voix multiforme dit plus qu’elle ne chante, ricane, graille, susurre, chiale. Ses musiques décalées, toujours étonnantes, évoquent pêle-mêle Stravinski, Satie, Gainsbourg, le rock alternatif, mais ce type-là ne ressemble pourtant qu’à lui-même ». Pas un mot à changer à cet excellent diagnostic ; d’ailleurs l’intéressé le reconnaissait : « Aucune erreur, j’suis qu’un r’gardeur, j’me meus de l’intérieur… »

 

• VIGILES DE L'AUBE. Combien d’amis ? – Les Vigiles de l’aube – Où est la lande ? – Courbé sous la nuit – Dort – Buveurs de marécage – Ma chair – Pensées de brindilles – Tu ne m’entends plus – Et dans la boue semé ? (39’45 ; prod. Cristal Records, distr. Harmonia Mundi ; site de l’artiste.)

Quand il écrit pour lui (c’est son septième album en l’espace de vingt ans), Kanche semble voué au silence médiatique, et donc à l’occultation publique. Quand il lui arrive d’écrire pour les autres, ses chansons deviennent des tubes (Qui de nous deux pour M, Divine idylle pour Vanessa Paradis !), sans qu’on sache qu’il en est l’auteur. Cherchez l’erreur... si erreur il y a ? Une chose est sûre : artisan exigeant et discret, Marcel Kanche tisse une œuvre singulière (de « non-chanteur », dit-il), en marge des courants et autres tendances éphémères, qui ne s’apprivoise qu’en douceur, avec le temps. Son précédent album, en 2008, ne s’appelait-il pas Vertige des lenteurs ?…

  

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