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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 23:09
Jean-Baptiste Grisons vs Claude Rouget de Lisle

 

 Marche d’Assuerus (Oratorio d’Esther, 1787)
vs
Chant de guerre de l’Armée du Rhin (26 avril 1792)

 

Bientôt le 14 juillet, fête nationale bleu-blanc-rouge. Chaque année, la polémique sur le contenu des paroles de La Marseillaise qui, en dehors de leur contexte d’origine, sonnent aujourd’hui de façon belliciste et xénophobe (pour ne pas dire raciste : cf. « le sang impur… »), rebondit de plus belle. Mais s’est-on suffisamment interrogé – comme le fait ici pour Si ça vous chante notre inspecteur exclusif en mots et musiques – sur l’origine et l’authenticité de l’hymne national français ? Et si La Marseillaise n’était qu’un plagiat ? Place à l’enquête de Serge Llado…

 

Cela faisait des années que j’étais sur cette piste. Depuis que j’avais lu un ouvrage de Claude Gagnière qui, réunissant les témoignages d’historiens et musicologues, avait de bonnes raisons de penser que La Marseillaise était un plagiat. Si c’est bien le cas, ce symbole de l’identité nationale risque d’en prendre un sacré coup dans l’aile...

Les arguments :

1. Il est peu probable que Rouget, médiocre violoniste, ait pu, même sous l’inspiration du génie, composer un air aussi difficile et aussi savant.

2. L’édition originale (dont Serge Gainsbourg possédait un exemplaire) ne porte pas de nom d’auteur alors que Rouget signait toutes ses œuvres.

3. On suppose que le vrai compositeur est soit Ignace Pleyel,  maître de chapelle à la cathédrale de Strasbourg (mais surtout autrichien et royaliste, donc peu soucieux d’associer son nom à un hymne révolutionnaire), soit Jean-Baptiste Lucien Grisons, maître de chapelle à Saint-Omer, qui aurait écrit au moins cinq ans auparavant la Marche d’Assuerus (extrait de l’Oratorio d'Esther).

On trouve dans « Google Books » un extrait d’un livre publié en 1886 par un certain Arthur Loth (réédité en 1992), intitulé Le Chant de la Marseillaise et son véritable auteur, qui explique que Rouget de Lisle aurait eu connaissance de cet oratorio de Grisons soit par une relation commune aux deux hommes, Pierre-Alexandre de Monsigny, musicien français qui fréquentait les mêmes salons que Rouget, soit parce que Rouget, alors capitaine en garnison à Saint-Omer, y aurait côtoyé Grisons ou entendu son oratorio joué dans un salon mondain.

Le seul « bémol », c’est que Grisons n’a jamais revendiqué la paternité de La Marseillaise... Mais, comme pour Pleyel, peut-être avait-il des raisons politiques de se montrer discret... En tout état de cause, les « ressemblances » entre les deux musiques ne laissent guère de place au doute. Jugez-en avec ce montage qui reprend des extraits de l’hymne national et de l’oratorio de Grisons (respectivement signalés «1» et «2»)…

 

L'Hymne et l'Oratorio

 

Les paroles aussi…

Par ailleurs, Claude Gagnière a démontré que les paroles de La Marseillaise se sont largement inspirées d’une affiche placardée dans les rues de Strasbourg le matin même du jour où le capitaine Claude Rouget (dit « de Lisle », car il ne s’appelait pas plus de Lisle qu’un certain Giscard n’était né d’Estaing : tout chez ce Rouget-là – qui n’est jamais entré dans la composition de la moindre bouillabaisse – semble avoir été usurpé) se rendit à cette fameuse soirée où on lui demanda d'écrire son Hymne à la liberté. Voici un extrait du texte de cette affiche : « Aux armes, citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé : le signal est donné. Il faut combattre, vaincre ou mourir. Vous vous montrerez dignes enfants de la liberté. Immolez sans remords les traîtres… qui, armés contre la patrie, ne veulent y entrer que pour faire couler le sang de nos compatriotes. Marchons ! Soyons libres jusqu’au dernier soupir et que nos vœux soient constamment pour la félicité de la patrie et le bonheur de tout le genre humain. »

Dans une ode de Boileau (1656), on trouve deux vers intéressants : « Et leurs corps pourris dans nos plaines / N’ont fait qu’engraisser nos sillons. » Dans une chanson protestante sur la conjuration d’Amboise (1560), il est question d’« étrangers qui ravissent d’entre nos bras nos femmes et nos pauvres enfants ». Rappelons aussi et enfin que le bataillon de Rouget se nommait « Les Enfants de la Patrie »...

 

Aux armes et caetera

En attendant vos commentaires, voici un joli bonus qui ravira les amateurs du Grand Serge. Mais celui-ci, s’il avait pu lire ces lignes, ne signerait peut-être plus « Rouget de Lisle » au bas du parchemin… Mais Jean-Baptiste Lucien (Lulu !) Grisons, Serge Gainsbourg, etc. !

  

 

 

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 12:31

La machine à remonter le temps

 

Petite récréation entre un reportage en Gaspésie et une prochaine sélection estivale de nouveautés phonographiques, grâce à Serge Llado qui nous a fait parvenir deux documents fort intéressants et instructifs. Le premier nous rappelle les conditions d’enregistrement d’antan, tous ensemble, tous les musiciens derrière et l’artiste devant – ce qui permettait une convivialité qui n’existe plus guère en studio. Le second nous fait prendre conscience que, tout succès « immortel » qu’elle soit devenue par la suite, une chanson donne d’abord lieu à bien des balbutiements. Mais place aux artistes (et aux précisions de notre « inspecteur DorémifasolLlado »), et pas n’importe lesquels, à Édith et John…

 

La machine à remonter le temps nous transporte en 1962. Nous sommes des petites souris cachées dans un studio d’enregistrement. Les « overdubs » n’existent pas encore : le chanteur est accompagné en direct par l’orchestre au grand complet. La deuxième prise est en général la bonne. On en fait quelques autres au cas où il y aurait un « petit quelque chose » en plus. Entre les prises, les musiciens et l’interprète se parlent, alors qu’aujourd'hui il arrive que les musiciens enregistrent la bande-orchestre pour des artistes qu’ils ne rencontreront peut-être jamais.

Ce document sonore a été retrouvé par hasard au Marché aux Puces et a été publié par un producteur anglais dans l’album The Rare Piaf. Car la chanteuse, j’allais oublier, se nomme Édith Piaf…

 

Edith Piaf Séance d'enregistrement

Miracle de la machine à remonter le temps… et de Si ça vous chante, nous vous proposons maintenant un petit bond instantané en avant pour découvrir la version définitive de la chanson en question : Fallait-il ?

 

 


Help !

Un titre indémodable, une naissance difficile : une fois décidé le titre du film que les Beatles sont en train de tourner, John Lennon se précipite chez lui pour composer la chanson-titre et  griller la politesse à Paul McCartney. Help est une ballade tristounette qui commence par le couplet (c’est l’époque où John s’ennuie « grave » avec sa femme). En studio, c’est – comme souvent à leurs débuts – leur directeur artistique George Martin qui décide que le refrain fera une meilleure « accroche » et surtout que le rythme doit être beaucoup plus enlevé. Le célèbre riff de guitare, difficile à arpéger en vitesse réelle, est enregistré au ralenti en overdub par George sur une Rickenbacker. J’ignore combien il y a eu de prises, ce document étant une copie des… douze premières ! Mais celles-ci, on s’en rendra compte à l’écoute, ont une valeur beaucoup plus historique que musicale...

 

Les Beatles Enregistrement de Help 

 

L’occasion de vous offrir une vidéo rare de cette chanson (beaucoup moins connue que celle où l’on voit le quatuor en formation de scène, les trois devant, John, Paul et George, à la guitare et Ringo derrière à la batterie), une fois les affres de la création et de l’enregistrement passés. Et de souhaiter un bon anniversaire à l’un des deux survivants, Ringo Starr, 70 ans depuis le 7 juillet dernier (John, lui aussi, aurait eu 70 ans le 9 octobre prochain, alors que George Harrison nous a quittés le 29 novembre 2001 à l’âge de 57 ans et que Paul en a eu 68 ce 18 juin 2010). Mais disparus ou septuagénaires, les Beatles sont toujours bien vivants, tout comme Édith Piaf, étoile à jamais immortelle au firmament de la chanson.

 

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 13:43

Chanter plus fort que la mer

 

Il existe au Québec, plus exactement en Gaspésie, sa péninsule du Sud-Est située entre l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent, un « petit » festival, totalement méconnu ou presque dans notre vieille Europe, qui vaut franchement le détour. Non content d’être atypique, le Festival en chanson de Petite-Vallée est aussi la vitrine d’un village (d’à peine 250 âmes) qui vit principalement pour et par la chanson ! Nous y sommes allés hors festival, justement… et rien que pour vous.

 

On le sait, la Belle Province est la terre originelle des grands rassemblements populaires de chanson. N’est-ce pas l’exemple du Festival d’été international de Québec, le premier du genre (créé en 1967, il en est aujourd’hui à sa 43e édition !), et le souvenir de la Super Francofête d’août 1974 (marquée en guise de feu d’artifice final par la reprise, devant quelque 150 000 personnes massées sur les Plaines d’Abraham, du titre emblématique de Raymond Lévesque, Quand les hommes vivront d’amour, par Robert Charlebois, Gilles Vigneault et Félix Leclerc) qui donnèrent l’idée et surtout l’envie de créer le Paléo Festival Folk de Nyon en 1975, le Printemps de Bourges en 1977 puis les Francofolies de La Rochelle en 1985 ?  

 

 

Or, pour alimenter ces manifestations autrement qu’avec les mêmes vedettes en tournée dans l’année, il faut bien qu’un travail de découverte et de formation des nouveaux talents soit effectué en amont, et à la base. C’est ce que font notamment dans ce beau « pays » les festivals de Granby et de Tadoussac (42e et 27e édition respectivement en 2010). Mais aussi ce Festival en chanson de Petite-Vallée qui attire pendant une semaine, à cheval entre juin et juillet, quelque cent cinquante aspirants chanteurs (dont certains, bien connus aujourd’hui, ont fait leurs débuts ici) en provenance de l’ensemble du Québec et parfois des autres provinces du Canada, autour d’un parrain ou d’une marraine de l’édition et d’autres artistes francophones de renom. 

Petite-Vallée ? Fondée en 1856, près d’une anse du fleuve, sur le versant nord de la Gaspésie, par des familles de pêcheurs, elle est loin de tout, y compris de Gaspé, la « capitale » de cette magnifique péninsule sillonnée de rivières à saumons, au relief montagneux à l’intérieur des terres et aux grandes étendues préservées, parcs naturels peuplés d’ours, de caribous et autres orignaux. En partant de Montréal, on arrive à Petite-Vallée – à 100 km au nord-ouest de Gaspé, où Jacques Cartier, découvreur du Saint-Laurent, accosta en 1534 (pour mémoire, Champlain fonda Québec en 1608) – après… dix heures de route. « Si j’avais un char / Ça changerait ma vie / J’irais me promener / Sur le bord de la Gaspésie » (Stephen Faulkner)

 

Un village en chanson  

Une fois passé Grande-Vallée, avant de quitter la nationale 132 qui fait le tour de la Gaspésie, un panneau indicateur donne la distance restant à parcourir jusqu’à « Petite-Vallée, village en chanson ». Étonnant ! Réjouissant… Et certainement unique dans l’espace francophone. En tout cas c’est la première fois, après trois bonnes décennies de pérégrinations chansonnières, que nous découvrons pareilles indications routières, répétées au fur et à mesure que l’on s’approche dudit « Village en chanson ». 

 bienvenue-copie-1.jpg  

On laisse la 132 poursuivre son « tour de l’île », bifurquant sur la gauche pour arriver rapidement en haut d’une falaise, avec vue imprenable sur le Saint-Laurent, qui vient s’échouer sur une courte plaine côtière. À ce niveau proche de l’embouchure du « chemin qui marche » (l’expression amérindienne pour décrire les cours d’eau), le fleuve, dont il est impossible de distinguer l’autre rive, se confond avec « la mer ». D’où le nom de ce territoire qui, dérivant de « Gespeg », signifie « le bout du monde ». Et c’est vrai que là, à deux pas du « centre-ville » qu’on ira visiter tout à l’heure, on a vraiment l’impression d’être déconnecté du reste du monde. « Des fois quand j’ai le cœur / Écœuré d’être en ville / Je viens le voir passer / Les pieds vissés à terre / Mais les yeux envolés / Vers l’est plus loin que l’île / Où l’horizon bascule / Et les rives se perdent » (Sylvain Lelièvre).  

 

Sylvain Lelièvre – Le Fleuve

 

Bientôt, on ressentira plutôt l’impression de se trouver dans une bulle. De bonheur, pour qui aime la chanson. Car le bout du bout est une maison où les chansons aiment entrer. Mais n’anticipons pas. Nous avons loué un « char » et pris la route sans prévenir personne de notre venue, pas même le responsable et créateur du festival, Alan Côté, lecteur de toujours de Paroles et Musique puis de Chorus, mais jamais rencontré auparavant. Alors, il faut d’abord songer à assurer le gîte et le couvert. Le temps d’admirer le paysage et d’apercevoir deux cents ou trois mètres en contrebas une jolie auberge en bois au bord du fleuve, tout près de quelques bungalows et d’un vaste bâtiment aux couleurs du Québec (sur lequel se détache de loin le mot chanson), et nous voilà rendus à la Maison Lebreux où une dame et trois jeunes femmes nous accueillent.

 

vue generale2

 

 Une fois installés, nous interrogeons la première. « Alan Côté ? fait-elle en écho, le sourire dans la voix, c’est mon fils ! Il est au bureau du festival, au village… » Affaire de famille : la dame, Denise Lebreux, est assistée de ses nièces Line et Jocelyne et de sa fille Fanny, la sœur d’Alan. « Denise a élevé ses enfants seule, a écrit Richard Séguin, l’un des ex-parrains du festival (dans un dossier spécial de L’Actualité, « Le Tour du Québec en 10 chansons »), le père est parti ailleurs. Elle travaille fort, elle tient tout, les quatre murs de la maison, en bas de la côte, près des galets, dans l’immensité à couper le souffle. » La Maison Lebreux est devenue au fil des ans l’auberge du festival, celle qui accueille les artistes, à deux pas du bâtiment où flotte l’étendard fleurdelysé qui, lui, est le théâtre du festival.

 

La force tranquille  

Direction le village, en haut de la côte. Avec, dans un petit périmètre, la mairie, le « Camp chanson » (un centre de formation qui propose des ateliers d’interprétation et d’écriture « aux enfants, aux adolescents et aux adultes de niveau intermédiaire ou avancé », doté d’une grande salle de spectacles et de répétitions, ainsi que de locaux d’hébergement) et la maison du festival. Alan Côté, surpris mais ravi (les numéros de Chorus côtoient dans son bureau le « Félix » 2003 du « meilleur événement culturel de l’année »), nous reçoit à la québécoise… Chaleureusement. L’homme dégage une force tranquille, à l’image de son physique imposant, colosse aux allures de marin, casquette ad hoc, lorsqu’il quitte le bureau pour nous faire les honneurs du « village en chanson ».

 

Alan cote

 

Visite du « Camp » d’abord (et hostie d’tabernac’, que c’est émouvant, en plein centre d’une localité, de voir la chanson pareillement mise en valeur !) puis du lieu principal du festival, près de l’auberge : le Théâtre de la Vieille Forge, ainsi baptisé, nous explique Alan, parce que le jour de ses 21 ans, en 1983, il décida avec des amis de transformer la vieille forge, celle où travaillait jadis son grand-père, en boîte à chansons, le Café de la Vieille Forge. « Un miracle ! écrit encore Richard Séguin. Les voix se reconnaissent, on organise des spectacles, on présente du théâtre. L’euphorie se moque de tout : là, à 10 h de Montréal, il y a dans ce coin de la Gaspésie un lieu de création. “Ils ont réalisé tout ça, car ils ne savaient pas que c’était impossible”, dirait le poète. La suite du monde se fait avec l’énergie des choses rêvées… »  

Depuis, bien sûr, la boîte à chansons originelle a évolué, le Café est devenu Théâtre, les aides financières ont afflué devant la pertinence du projet (qui allie l’art dramatique à la chanson). Le nouveau lieu – que bien des grandes villes pourraient envier – est surprenant à plus d’un titre : par son implantation, quasiment en bord de mer, par sa conception parfaitement fonctionnelle, par son charme irrésistible… Tout ici respire la chanson vivante, comme l’annonce, sur la façade principale, cette citation éloquente de Félix Leclerc : « Il y a des maisons où les chansons aiment entrer. »

 

Theatre

 

De fait, dès qu’on pénètre dans le hall, des photos d’artistes et autres affiches historiques de spectacle vous accueillent ; il y a même, comme tombant du ciel, une guitare offerte par Richard Desjardins, conquis comme tant d’autres chanteurs par l’endroit et l’esprit qui y règne. Aussitôt après, un espace café-restauration (l’occasion pour Alan de nous faire découvrir au bar l’excellent vin rouge d’un viticulteur local qui figure parmi les sponsors – pardon, les « commanditaires » – du festival) raconte les grands moments de la chanson québécoise, via des documents et illustrations de toutes sortes présentés sous verre d’une table à l’autre (lesquelles, cerise sur le gâteau, portent toutes un nom : la table Félix Leclerc, la table Gilles Vigneault, la table Robert Charlebois, etc.) !  

La salle de spectacle, d’une capacité médiane, parfaitement équipée, est comme un bijou dans son écrin. Quant aux loges des artistes, c’est bien simple, elles sont dignes par leur ampleur et leur confort des théâtres les plus renommés. Rien ne manque ici, de l’étage au sous-sol, pas même un atelier de fabrication de décors de théâtre, car celui-ci est pour beaucoup aussi dans la vie du village qui compte sa propre troupe, Jeune-Théâtre. Avec déjà plusieurs dizaines de productions (et de créations) à son actif, il lui arrive d’attirer des milliers de spectateurs avec une seule pièce.

 

Entre musique et poésie  

Hors saison hivernale, la chanson est toujours chez elle à Petite-Vallée, avec des artistes qui arrivent de tout l’espace francophone. On y a même inauguré, une semaine par an depuis octobre 2001 (avec Néry, Polo, Marie-Jo Thério et « Les Chanteurs du Village »), une formule de résidence de création… Et tout cela, répétons-le, dans une localité de moins d’un quart de millier d’habitants, dont une large majorité se met au service de la chanson en période de festival et une bonne part le reste de l’année grâce aux activités du Théâtre et du Camp chanson du printemps à l’automne. Ensuite, les rigueurs de ce nord du Nord, comme dirait Vigneault, reprennent le dessus.  

Vigneault, parlons-en ! Parrain de l’événement, « passeur » comme le furent Sylvie Tremblay, Richard Séguin, Laurence Jalbert, Sylvain Lelièvre, Plume Latraverse, Michel Rivard, Louise Forestier, Claude Gauthier, Luce Duffaut, etc., jusqu’à Paul Piché en 2009 et Zachary Richard cette année, Gilles Vigneault écrivit et offrit au festival sa chanson Entre musique et poésie pour contribuer à la mise en œuvre du Village en chanson (matérialisée de fait en 2001 avec la salle de spectacle, une salle d’interprétation et le camp spécialisé en chanson). « Entre musique et poésie / Entre prescience et nostalgie / Entre espoir et mélancolie / Entre la corde et l’arcanson / Entre le cri et la parole / Entre le ruisseau et l’école / Est née un jour la Sage-Folle / Qu’on appelle encore la chanson… »  

 

 

L’histoire est belle. Mais celle qu’Alan va nous conter après la visite des lieux est carrément édifiante. Passons sur celle qui veut que le village ait été fondé par une troupe de théâtre et de chansonniers dont le bateau se serait échoué ici, la légende est toujours plus belle que la réalité. La réalité, elle, est souvent tragique : en juillet 1966, Freddy Lebreux, le grand-père d’Alan et père de Denise, trouva ses deux fils morts, noyés, sur la grève. Ils étaient partis à la pêche le matin. « C’était pourtant un matin clair / Bon déjeuner, petit salaire / La mer en huile, deux gars, deux frères / Par une journée ben ordinaire… »  

Les gens d’ici assurent que, pour calmer son chagrin, le père Lebreux passait ensuite son temps à chanter des complaintes dans la forge. Il est vrai que tout le monde a toujours chanté ou joué d’un instrument à Petite-Vallée ; d’ailleurs, les fils Lebreux faisaient partie de l’orchestre du village. Alan lui-même est chanteur, comme la plupart des villageois qui ne manquent pas la moindre occasion de se réunir pour chanter. Pour le plaisir, pour le bonheur pur. Par thérapie aussi au début, après le drame, comme l’écrit Alan dans cette chanson autobiographique et ô combien émouvante : « Jour de lavage, le téléphone / Un grand silence qui pèse une tonne / Ma mère en pleurs, cœur qui résonne / Comme un tambour, un glas qui sonne / Parsonne a vu, parsonne peut dire / La barge en vue, Freddy chavire / Deux naufragés, c’est du délire / Couchés su’ la grève, cauchemar le pire… » Et de conclure au refrain : « Y faut chanter plus fort que la mer / Pour rattraper le temps qui passe / Pour éloigner les peines, les misères / Chanter, chanter plus fort qu’la mer… »

 

Les Chanteurs du Village – Chanter plus fort que la mer

 

Chanter plus fort que la mer ! C’est ce que font les gens de Petite-Vallée. À tel point qu’ils ont créé un groupe, à géométrie variable, mais avec un socle minimal de huit personnes, « Les Chanteurs du Village », qui fait entendre sa voix (ses voix !) pendant le festival et partout ailleurs où on les invite avec leur spectacle du moment.  

Accoudés au bar du Théâtre, un verre succédant à l’autre (le viticulteur, d’origine italienne, a implanté son savoir-faire d’une péninsule l’autre…), encore sous le choc de l’histoire narrée avec moult détails et force émotion par Alan, nous voilà rendus presque au soir. Coucher de soleil sur le Saint-Laurent… Mais nous n’en avons pas fini avec les verres… ni les vers. Tout d’un coup, Alan nous souffle : « Peut-être que ça vous dirait d’assister à nos répétitions ? Ce soir, le groupe se retrouve à la maison pour travailler à notre prochain spectacle… » Comment ça, si ça nous dirait ? Mais ça nous ravit, Alan !

 

« Les vraies gens »

 

Chanteurs

 

Quelle belle soirée, dans la maison bleue d’Alan, juste en haut de la côte ! Le groupe arrive et s’installe à la bonne franquette, entre la cuisine, la salle à manger et le petit salon attenant où se trouve le piano (dont joue admirablement l’une des filles du couple Côté). Outre les chansons à « travailler » (une ou deux fois par semaine, en toute saison), on a droit à un mini-récital spécial rien que pour nous, guitares-piano-voix ; pour nous remercier d’avoir fait le déplacement : Aznavour, Brel, Leclerc, Vigneault, Les Fous de Bassan, superbe toune quasiment du cru de Jacques Blanchet (la plus grande colonie du monde de fous de bassan est en Gaspésie, près de Percé, à l’île Bonaventure ; ce qui n’a pas manqué d’inspirer Romain Didier lors d’un séjour ici)… Chanter plus fort que la mer, bien sûr, que l’on découvre ainsi, in situ… Et puis cette curiosité, Sous le ciel de la Gaspésie, l’hymne du « pays », aux paroles issues de la tradition sur l’air de… La Pimpolaise, de Théodore Botrel.

 

Les Chanteurs du Village – Sous le ciel de la Gaspésie

 

Assis simplement autour de la table à manger, chacun avec son cahier de chanson, ou sur un tabouret, les membres du groupe vivent ce moment avec une joie visible, simple et contagieuse. Ils sont une dizaine ce soir, tous amateurs au sens propre du terme – doublement même, amateurs comme amoureux, passionnés, et amateurs comme non professionnels, mus simplement par le plaisir de se retrouver pour chanter en chœur, car il y a ici le directeur et la maîtresse d’école, le pharmacien, le comptable, le garagiste, le plombier, l’infirmière… L’aubergiste aussi, car Fanny Lebreux, la sœur d’Alan, est de la partie (elle vient d’ailleurs d’enregistrer un mini-CD). Bref, c’est un échantillon représentatif des gens du village – du « village en chanson », appellation qui trouve là l’une de ses raisons d’être, tous ces « amateurs » étant d’excellents interprètes, avec des voix à la québécoise, belles et assurées, et ce petit plus, dans le ressenti et le vécu, qui fait de la chanson, non pas une compétition d’égocentrisme, mais un moyen naturel de vous rapprocher d’autrui.

 

Piano

 

Pas de star à Petite-Vallée, rien que des gens « ben ordinaires », dirait Charlebois, de « simples gens », dirait Duteil… Leur spectacle ne s’appelle-t-il pas « Les Vraies Gens » ? Croyez-moi ou pas, ce sentiment inattendu de toucher ainsi au but, loin, si loin des faux-semblants et des faux amis, nous a fait monter les larmes aux yeux. Pas de sensiblerie, non. Plutôt de voir se matérialiser devant nous, en toute simplicité, une conception de la chanson défendue une vie durant : la preuve par le désintéressement et le partage du pouvoir fraternel et de la beauté inégalable de cet art populaire de l’émotion. 

CD-Petite-Vallee-copie-1.jpg

Histoire de laisser une trace et d’assurer la promotion du Festival en chanson de Petite-Vallée, un album a été enregistré localement (enfin, juste à côté dans un studio de « la vieille usine » de L’Anse-à-Beaufils) par Les Chanteurs du Village. Il comprend douze chansons, la plupart d’Alan Côté (dont une, Au beau pays des cantaloups, a été mise en musique par Michel Rivard), mais aussi Les Fous de Bassan et Sous le ciel de la Gaspésie déjà cités et un formidable « collage de chansons » de Gilles Vigneault, sous le titre Le nord du Nord. Ce soir-là dans la maison bleue en haut de la colline, nous avons eu droit à une version spéciale avec La Danse à Saint-Dilon, Mettez vot’ parka, Tam di de lam, I went to the market, Ah ! que l’hiver, Gens du pays... et Alan et ses amis étaient tout surpris de constater que nous reconnaissions chaque extrait.

 

Soiree_2.jpg

 

Oui, ce soir-là, alors qu’on ne s’était jamais vus quelques heures auparavant, nous faisions tous partie de la même famille. Le bonheur était palpable comme dans le célèbre texte de Félix, repris par Julos Beaucarne, où sa famille voit le bonheur passer, réunie au complet autour d’une simple soupe…

 

La voix immense du cœur humain 

Et le festival dans tout ça, direz-vous ? Au départ simple concours régional d’amateurs, il est devenu l’une des manifestations les plus courues du Québec (sinon les plus médiatisées), où les talents en herbe (parmi lesquels on a retrouvé les noms de Catherine Major, Daniel Boucher et autre Isabelle Boulay, ou plus récemment Alexandre Désilets – programmé cette année aux Francofolies de La Rochelle –, Tricot Machine, etc.) partagent désormais leurs espérances avec l’expérience des anciens. Ici pas de compétition, donc pas de stress négatif mais, assure Alan Côté, « une émulation certaine, non plus dictée par la peur d'être éliminé et d'avoir à quitter le navire au milieu du voyage, mais par le désir du dépassement face à ses pairs et au public ». Voici ce qu’écrivait encore Richard Séguin, l’un des « passeurs » de Petite-Vallée, en 2003 :

« Léger matin de la fin juin dans ce village de 230 habitants. De la fenêtre de la salle de répétition nous parviennent les voix des enfants. Cent cinquante jeunes du primaire qui, comme chaque année, apprennent par cœur une dizaine de chansons de Plume [Latraverse], de Vigneault, de Léveillée, de Félix… Tu imagines quel bagage ils auront à la fin de leur primaire… Les chansons qui entrent dans l’enfance sont des découvertes qui t’accompagnent toute la vie.  

« On est le lendemain de la Saint-Jean-Baptiste. Des auteurs, des compositeurs, des interprètes sont venus de tous les coins du Québec pour la rencontre des amoureux de la chanson. Je ne connais aucun autre endroit où on accueille la chanson avec autant d’amour. Tous les habitants des villages de Petite-Vallée et de Grande-Vallée s’approprient musiques et mots pour cette fête : musiques actuelles ou lointaines, celle de l’artisan, celle des villes, celle des silences.  

« Sur la grève, toute la nuit, ça “jamme”. Sebastian improvise en espagnol, Stef donne son riff de guitare, les harmonies se mêlent à un refrain de Jean Leloup, les percussions vont rejoindre la nuit chaude d’Abbittibbi… On se croise au Théâtre de la Vieille Forge, au village. Ma sœur Marie-Claire et Marc Chabot, philosophe et parolier, donnent leurs ateliers de chant et d’écriture dans l’ancienne salle du conseil. Tout le mystère de ce qui passe par la voix, par le corps et les mots…  

« À quelques pas du feu, dans la vieille forge, la scène est là. Chacun, chacune peut y monter ; il y a un micro, un piano, des voix partout, dans la salle du conseil, à la bibliothèque, sur les perrons, des voix et des guitares dans l’air… Et les gens des villages de la région sont au rendez-vous ; écoutez-les parler, ils en savent long sur le travail et le talent. Parler ensemble de l’effet dans nos vies de ces ondes sonores, de ces petites vibrations dans l’espace, ce qu’elles nous donnent et ce qu’on leur donne. Les voix, toujours les voix, surtout les voix. “La chanson c’est la voix immense / Qui parle au nom du cœur humain.” La nuit, le jour, à Petite-Vallée, les rires, les pleurs, les voix, le travail, le battement de cœur… Ici, tout s’écoute autrement. »

Ça donne envie, non ? Tant mieux, c’est le but de ce reportage, car moi non plus je n’ai jamais connu ça ailleurs.

 

Quand le présent convoque le passé  

Cette année, hélas, à quelques semaines de la nouvelle édition, le présent a convoqué le passé : le guitariste Dan Gaudreau, l’un des membres éminents des Chanteurs du Village, avec Jérôme Béland, Marie-Josée Roy, Gilles et Fanny Lebreux, Danielle Vaillancourt, etc., a été retrouvé noyé ! On a repêché son corps le 16 mai dernier. Il n’avait que 33 ans et s’apprêtait à amorcer sa dixième année au sein de l’organisation du Village en chanson. Alan Côté témoigne : « On se souviendra longtemps de son grand apport, autant comme chef d’orchestre, musicien, chanteur, animateur, comédien... qu’en tant qu’être humain d’une rare intelligence, avec son sens de l’humour, ses facilités à tous nous imiter et sa joie de vivre contagieuse qui nous gardaient réveillés... »  

Et Alan de rappeler que la formule de spectacles Au tour de... (« un karaoké organique ayant pour but de promouvoir la chanson et de garder le fait de chanter bien vivant dans les communautés »), que Dan Gaudreau avait initiée, connaissait un succès grandissant. Depuis, l’été 2009, « cette série de spectacles a fait la joie des publics de Petite-Vallée, de l’Anse-à-Beaufils et de Gaspé, dans le cadre des activités commémorant le 475e anniversaire de l’arrivée de Cartier ».

 

Des rencontres qui chantent  

Mais ici comme ailleurs – plus qu’ailleurs en fait car la chanson à Petite-Vallée est profondément ancrée dans la vie de chacun et la mémoire collective – le spectacle continue. Le passeur de l’édition 2010 du festival qui vient tout juste de s’achever était Zachary Richard, Cajun de Louisiane, qui n’a pas dérogé à l’atmosphère de l’endroit : « Je suis ici pour partager », déclarait-il le premier soir au Théâtre de la Vieille Forge pour lancer cette 28e édition, du 25 juin au 3 juillet. Compte rendu de cette soirée d’ouverture par quelqu’un du cru : « Tour à tour, chansonneurs, paroliers, compositeurs, participants aux “Rencontres qui chantent” se sont succédés sur scène sous un feu nourri d’applaudissements. Les arrimeurs et formateurs Marc Chabot, Marc Pérusse, Andréanne Alain, Luc de La Rochellière, Daniel Lavoie, Edgar Bori, Marie-Claire Séguin et Michel Faubert ont également été présentés à la foule. »  

En tout, plus de 70 artistes de la francophonie étaient présents à Petite-Vallée, dont Florent Vollant, Gaële, Jipé Dalpé, Josianne Paradis, Louis Étienne, le slammeur Ivy, le groupe Feufollet de la Louisiane, Samian, Bernard Adamus, Pépé, Juan Sebastian Larobina, l’harmoniciste Guy Bélanger, Pascal Lejeune (qui faisait partie des dernières Découvertes de Montauban), Joseph Edgar, le groupe Chinatown... Autant d’artistes qui auront gravité « autour des paroliers, compositeurs et chansonneurs invités à se produire au festival à travers un processus de sélection s’étant déroulé précédemment ». À Petite-Vallée, il n’est en effet pas question de concours mais d’une sélection d’artistes émergents. Au programme : ateliers, encadrement, formation, spectacles divers, rencontres professionnelles, bref du partage et de la confrontation d’idées dans tous leurs états. Sans oublier des prix et bourses (d’un montant global de plus de trente mille dollars) décernés par différents jurys « pour souligner les forces et qualités des artistes sélectionnés : audace et originalité, présence sur scène, qualité du texte, de la mélodie, prix du public, » etc.

 

Pour en savoir plus sur le « projet » du Village en chanson de Petite-Vallée (« contribuer au développement de l’intérêt populaire pour la culture et, plus précisément, pour la chanson québécoise »), outre l’extrait du film Chanter plus fort que la mer que je vous propose ici (réalisé en 2002 par Guylaine Maroist et Éric Ruel, il donne déjà une bonne idée de l’esprit du village), je vous invite à vous promener sur le site du festival et celui du Village. Comme j’invite les participants à l’édition qui vient tout juste de s’achever à témoigner de celle-ci sous forme de commentaire à cet article. Ne serait-ce pas la façon la plus éloquente de confirmer tout ce qui précède ? À savoir qu’il existe dans un petit coin perdu de Gaspésie, un village (d’irréductibles ?) où la chanson et le folklore ont toujours été essentiels à la vie quotidienne, où les soirées familiales sont depuis des générations égayées par les danses et chants traditionnels. Où l’on invite à la fois les plus jeunes à redécouvrir le patrimoine, et l’ensemble des villageois et « visiteurs », artistes et spectateurs, à faire du Festival en chanson de Petite-Vallée un havre de création, berceau d’avenir.

 

La reine de la turlute

 

LaBolducEt puis, pour ceux et celles que ce reportage inciterait carrément à se rendre l’an prochain à sa 29e édition, je ne saurais trop les encourager à faire « le tour de l’île » (je précise que je ne suis sponsorisé – pardon, commandité – par personne). À la majesté sauvage des lieux, entre mer et montagne (comptez une petite semaine pour 900 km de pourtour), vous ajouterez à votre besace un bon pan de l’histoire du pays en passant par New-Carlisle, le village natal de René Lévesque (eh oui, un Gaspésien), et surtout par Newport, celui de La Bolduc* (eh oui, une Gaspésienne !), la mère fondatrice de la chanson québécoise, reine de la « turlute ». Un musée imposant lui est consacré, qui vous attend au bord de la 132, près de la Baie des Chaleurs… Mais, bon, c’que j’vous en dis, vous connaissez la rengaine, c’est rien que si ça vous chante. Pour ma part, c’est sûr, comme Charlebois, « Je reviendrai à Montréal / Dans un grand Boeing bleu de mer / J’ai besoin de revoir l’hiver / Et ses aurores boréales », mais aussi, à dix heures de « char », dans ce village en chanson sans pareil nommé Petite-Vallée.  

 

 

Bolduc Musée

 

 

*À l’entrée du musée figure cette plaque : « Mary Travers, dite La Bolduc (1894-1941). Mary Travers, connue sous le nom de son mari (Édouard Bolduc), eut une influence considérable sur la culture populaire québécoise en tant qu’auteure-compositrice-interprète. De 1929 à 1939, elle enregistra près de cent chansons qu’elle avait composées. Sa façon nouvelle d’aborder l’actualité, la critique sociale et les relations homme-femme, alliée à sa manière caractéristique de “turluter”, la propulsèrent au rang de vedette. Plusieurs tournées effectuées au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et dans le nord de la Nouvelle-Angleterre renforcèrent sa popularité. »

(Photos F. et M. Hidalgo) 

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