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Présentation

  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 10:12
Et moi et moi et moi
 
Après le blog, LE SITE ! « Ce qu’il vous faudrait, c’est un site, comme tout le monde », m’a dit mon éditeur de l’Archipel avant la sortie de mon « Brel » aux Marquises,  L’aventure commence à l’aurore. « Vous êtes un journaliste bien connu dans le monde de la chanson, mais un auteur inconnu du grand public. » Dont acte… de naissance de mon site, me débitant en tranches (le journaliste, l’éditeur, l’auteur) : n’hésitez pas à le visiter comme on  part en voyage (notamment à l’orée de la forêt vierge et au pays des secrets de la mer Rouge) et à le partager, c’est fait pour !
 
site-fred
 
Moi, le blog me satisfaisait largement pour continuer de m’exprimer sur la chanson, la passion de ma vie… avec l’écriture. Mon truc, c’est plus les coulisses (le « backstage », comme ils disent…) que la scène et les projecteurs. L’ombre (agissante) plutôt que la lumière (attirante), à réserver d’abord et avant tout aux artistes. À la rigueur, « Hombre et lumière », comme le chantait le grand Nougaro, rapport à mes origines et à ma nature... Don Quichotte et Sancho à la fois : « La poésie c’est mon dada / Et l’utopie c’est mon topo / La poésie c’est mon dada / Et l’utopie mon topo / Chantent Don Quichotte et Sancho… »
  
 
   
Mais bon, puisque notre société multimedia le réclame, va pour un site qui retrace mon chemin personnel et professionnel, une histoire vécue pour l’essentiel à deux, avec ma chère et tendre – je tiens à le repréciser d’emblée, puisque ce site n’est qu’à mon nom : et moi et moi et moi !   
 
 
Si ça vous chante, je vous invite par exemple à découvrir le journaliste « africain » d’information générale, parti sur les traces de Schweitzer, le « grand docteur blanc », à Lambaréné, ou de Rimbaud, « l’homme aux semelles de vent », à Obock et Tadjourah, en y retrouvant au passage un certain Antoine voguant sur l’Ogooué ou un dénommé Manset sur les bords de la mer Rouge...  
  
   
Puis « le journaliste » musical, rescapé de la chasse présidentielle narrée par Gilbert Laffaille dans Le Président et l’Éléphant… Celui du « mensuel de la chanson vivante », Paroles et Musique, auquel Jean Ferrat par exemple (succédant à sa Une, en février 1981, au jeune Laffaille, dans un bel éclectisme générationnel) tint à s’abonner dès le numéro 1 (juin 1980)… et pour lequel, Renaud posa spécialement, en titi parisien, à l’occasion de son centième numéro (avril 1990), comme s’il nous invitait à entrer dans son bistrot préféré… qui se trouve être le même que le nôtre.
 
 
Celui des « Cahiers de la chanson » ensuite, Chorus, dont le rôle et le travail allaient être publiquement salués par Jean-Jacques Goldman lors de son quinzième anniversaire… Trois décennies de presse musicale passées comme une journée de vingt-quatre heures, brossées à grands traits pour n’en garder que le meilleur, comme les vieux amants de Brel fusionnant à nouveau et avec bonheur « de l’aube claire jusqu’à la fin du jour ». Curieux, d’ailleurs, de revivre ainsi sa vie ! Réduite à quelques chapitres, et surtout segmentée en « onglets » indépendants, alors que dans la vraie vie, tout, au contraire, se mêle et s’entremêle, sans autre « plan de carrière » que l’envie d’agir, en plaçant toute son énergie au service du beau et de l’authentique.
 
Vous pourrez découvrir aussi (ou redécouvrir) le parcours de « l’éditeur » désireux d’ajouter une corde à son arc pour compléter son action de « défense et illustration » de la chanson vivante francophone, avec les labels successifs des Éditions de l’Araucaria (« Paroles et Musique »), Hidalgo Éditeur et des Éditions du Verbe (« Chorus »). Histoire d’offrir quelques ouvrages de référence à Charles Aznavour, Barbara, Bertin, Brassens, Brel, Julien Clerc, Coluche, Ferrat, Ferré, Hallyday, Moustaki, Renaud, Thiéfaine, Trenet, Vigneault et j’en passe... Enfin, le site rappelle le trajet beaucoup plus modeste de « l’auteur » (qui l’est, surtout, de milliers d’articles sur la chanson, impossibles à recenser en plus de quarante ans de journalisme), du Putain de chanson paru en 1991 jusqu’à ce « Brel » pas comme les autres.
 
 
Un Brel dont l’aventure commence à l’aurore sur la mer du Nord et va se prolonger des années encore dans son île au trésor – celle dont Robert Louis Stevenson, voguant dans les mers du Sud à la fin du dix-neuvième siècle, peu de temps avant que Gauguin n’y accoste à son tour, écrivit que c’était « l’île la plus jolie et l’endroit de loin le plus inquiétant au monde »
 
L’occasion – pour le moment en page d’accueil, actualité oblige – d’un sujet plus développé sur le Grand Jacques qui, trente-cinq ans après sa disparition « frère » encore. Car Brel n’est pas mort, comme l’assure son ami Brassens (un autre immortel) : « Avec ce qu’il a fait, avec ce qu’il a écrit, avec ses qualités d’homme et ses qualités d’écrivain, d’auteur, comment voulez-vous l’enterrer ? Il est là, plus vivant que jamais. » Ce que l’intéressé, du reste, prophétisait lui-même (dans La Chanson de Van Horst) dès 1972 : « Je suis un mort encore vivant » !
  

 
Site, mode d’emploi ? Entre autres onglets figurant en haut de page :
• le « blog » rappelle les tenants et aboutissants de celui-ci, avec quelques liens significatifs ;
• les « témoignages » sont constitués d’une sélection de « paroles d’artistes » reçues au fil du temps, à partir, surtout, de l’an 10 de Paroles et Musique ;
• les « conférences » proposent à qui voudra bien l’accueillir, en complément de L’aventure commence à l’aurore, une illustration vivante de « la fabuleuse histoire du Grand Jacques » aux Marquises, avec contacts utiles.
 

  
Pas de « commentaires » possibles directement sur le site, puisque le blog propose déjà cette fonctionnalité. N’hésitez donc pas à nous faire part ici de vos réactions. Cela nous aidera à le faire évoluer, car même si son objectif n’est en rien semblable à celui du blog, il sera complété au fur et à mesure. En photos, en vidéos et en textes.
 
Ainsi devrait-on y trouver bientôt un onglet supplémentaire renvoyant à mon actualité d’auteur, avec une revue de presse, des liens vers des blogs qui auront rendu compte de l’ouvrage, voire des annonces d’interviews radio-télé. Mais surtout des rendez-vous : à l’occasion de salons du livre, de dédicaces en librairie et, peut-être, dans les bibliothèques, médiathèques, festivals, associations de chanson, etc., qui souhaiteront accueillir notre conférence sur le voyage au bout de la vie de Jacques Brel. Un voyage qui commence, en juillet 1974, à l’aurore, que nous nous proposons de prolonger ensemble, encore et encore. Trente-cinq ans plus tard et quelques rappels en plus si affinités. Car, non, cher Georges, Jacky n’est pas mort, il chante encore !
 
       
« Sept cents millions de Chinois / Et moi et moi et moi / J’y pense et puis j’oublie / C’est la vie, c’est la vie… » constatait Dutronc, cité par Brel dans Vesoul (« T’as voulu voir Dutronc / Et on a vu Dutronc… / T’as plus aimé Dutronc / On a quitté Dutronc.... » ). Chez moi, c’est tout le contraire : « On n’oublie rien, de rien / On n’oublie rien du tout / On n’oublie rien de rien / On s’habitue, c’est tout. » Et lui et lui et lui ! J’y pense depuis que, gamin, je l’ai découvert avec Quand on n’a que l’amour… Et moi et moi et moi, je regretterai pour le restant de ma vie de n’avoir jamais pu rencontrer celui qui, avant d’être le Grand Jacques aux yeux de tous, était déjà mon Grand Frère à moi. Lui le Flamand francophone qui se plaisait à rappeler ses ascendances espagnoles pour expliquer son goût des contrastes violents, des couleurs vives, des émotions fortes, et moi le fils d’exilés républicains chassés d’Espagne par le franquisme. Souvenez-vous de Jef : « Viens, il me reste ma guitare / Je l’allumerai pour toi / Et on sera Espagnols / Comme quand on était mômes… » Émoi, émoi, émoi !  
        
       
 

       
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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 12:46

Supplément d’âme

 

Puisque je sais d’avance que ça vous chante, en tant qu’amateurs éclairés de chanson vivante, j’ai le plaisir de vous informer qu’un film documentaire consacré à Hubert-Félix Thiéfaine va être diffusé ce samedi 15 décembre à quinze heures vingt sur plusieurs stations régionales du réseau France 3. Sous-titré Supplément d’âme (tiens, comme l’un des sujets de mon blog…), et signé par Michel Buzon et Dominique Debaralle, son tournage s’est quasiment achevé l’été dernier par un témoignage de Jean Théfaine, qui fut non seulement de « l’aventure » Chorus (Les Cahiers de la chanson) de bout en bout, mais aussi le biographe (de référence) de l’artiste franc-comtois, avec son ouvrage Hubert-Félix Thiéfaine : Jours d’orage (publié en 2005 chez Chorus/Fayard puis réédité en 2011 dans une version revue et augmentée). 

 

HFT1 

L’occasion de découvrir un film (de cinquante-deux minutes) qui ravira d’autant plus les amateurs de Thiéfaine que celui-ci n’a guère été célébré par l’audiovisuel depuis 1978 et la sortie de son premier album Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir… (rappelons qu’il lui a fallu attendre 2011 pour être enfin distingué par les Victoires de la Musique), et que cette Galaxie Thiéfaine est l’œuvre d’excellents professionnels alliant passion et compétence.  

 

 

Mais aussi la « chance » unique, pour tous ceux qui ont eu le bonheur de connaître notre ami Jean Théfaine ou simplement de le croiser dans des spectacles ou des festivals (voire d’être interviewés par lui au long de sa brillante carrière de journaliste musical), de le retrouver dans son petit paradis breton tel qu’en lui-même, quelques jours seulement avant que les infinitives voiles d’un blanc gréement ne le poussent vers d’autres paradis. dedicace.jpgDisponible, amoureux à la vie à la mort de la chanson et connaisseur comme personne de l’œuvre de Thiéfaine, dont il était curieusement le presque homonyme à l’état civil, comme un double en coulisses de ce héraut atypique mais ô combien authentique du monde de la note et du verbe.

Encore un mot, qui n’a rien d’un « supplément de mensonge » mais tout d’un « supplément d’âme » : gageons, comme l’annonçait le premier 33 tours d’Hubert-Félix Thiéfaine, que plus d’un téléspectateur – en faisant chorus ce samedi (et les jours suivants*), branché sur France 3 pour visionner ce film – sera « appelé à s’émouvoir »… À plus d’un titre.

_________

*Après le 15 décembre à 15 h 20 sur France 3 Franche-Comté, France 3 Bourgogne et France 3 Bretagne notamment, il est prévu des rediffusions dès le 17 décembre à 8 h 45 sur les mêmes stations ainsi que sur France 3 Alsace, Champagne Ardenne, Lorraine, Nord Pas de Calais et Picardie dans un premier temps. Galaxie Thiéfaine : Supplément d’âme (coproduit par France 3 Franche-Comté et Séquence SDP Couleurs du Monde) devrait également être visible sur le Net, dès sa première diffusion, puis programmé en 2013 sur France 3 national.

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 14:48

Au printemps, de quoi rêvais-tu ?

 

oiseauJe vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu'il faut aimer, et d'oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions. Je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite surtout d'être vous...

Ces paroles ne m’appartiennent pas, elles sont de Jacques Brel (merci à Odile de me les avoir rappelées), mais je fais miens ces vœux bien actuels qu’il avait formulés à l’aube de… 1968. Comme une profession de vie. Pour ne parler que de ce blog qui n’existe que… si ça vous chante, mon silence de ces dernières semaines, personnellement nécessaire (« je vous souhaite des silences »…), est dû au fait qu’après la « petite mort » (salut la Souche !) que m’a valu la disparition d’une certaine revue (« On arrive parfois aux confins de soi-même / Solitaire et glacé pour un dernier baptême / Debout démaquillé par l’ennui du voyage / On ne sait plus très bien déchiffrer son visage… »), j’ai toujours plein de rêves en moi et surtout une envie plus que furieuse d’en réaliser et d’en faire partager encore quelques-uns. 
 

 

Survivre de silence et crier et se taire
Un grand cœur éclaté dans ce corps à colère
Survivre de couleurs et de mots attendus
Survivre à la blessure qui dure tant et plus

 Survivre de musique dans l’ombre et la maigreur
Les doigts nus et cloués au clavier des douleurs
Survivre à mains tendues et si vivre nous ronge
Laisser fleurir enfin le chant qui nous prolonge…
(Jean Vasca, Survivre, 1968)

J’essaie donc d’oublier ce qu’il faut oublier, de résister à l’enlisement, à l’indifférence… et de rester moi-même, âme et vent debout, un « passeur » avant tout ; mais aussi un témoin privilégié, ayant vécu de près et de l’intérieur plusieurs décennies de l’histoire de la chanson francophone… Une expérience dont je n’ai guère eu l’occasion de parler, ayant été tout ce temps accaparé à corps perdu et cœur battant par la découverte et le partage, par le bonheur de porter voire de susciter et même d’accompagner la parole (et la musique) des autres. fleurPeut-être le temps est-il venu de partager maintenant ma petite musique à moi ? Ne serait-ce que pour donner à la suite de ce blog (si ça vous chante ?) une portée définitivement complémentaire de tout ce qui existe déjà de pertinent sur la toile... 

On en reparlera après la fin (prochaine) de ma saga sur Brel aux Marquises : celle-ci tarde d’autant plus que j’ai beaucoup de mal à me résoudre à le quitter… Né en 1929 (comme Nougaro), le 8 avril prochain il aurait eu 83 ans… Imagine-t-on le Grand Jacques en « vieillard tonitruant », lui qui a tiré sa révérence à l’âge de 49 ans ?! Pas son genre, non, de « Cracher sa dernière dent / En chantant “Amsterdam” »… Mais il reste pourtant bien présent dans la mémoire collective, dans le cœur des gens : après deux ou trois épisodes, une lectrice a laissé un commentaire souhaitant que ce sujet se prolonge sur sept, huit, neuf volets… voire plus ! L’ensemble de vos réactions poussant dans le même sens, je me suis pris au jeu… et « nous voilà, ce soir », au seuil, déjà, du neuvième épisode ! Mais aujourd’hui, je me rends compte que continuer sur cette lancée nous mènerait trop loin. En tout cas pour un blog sur « la » chanson et non seulement sur Jacques Brel. D’avance, donc, je prie ceux et celles qui ont apprécié tel quel mon récit de bien vouloir m’excuser de précipiter sa fin. Je vais en effet griller les étapes pour achever ce qui, au départ, devait être un « simple » reportage sur les souvenirs que le Grand Jacques a laissés à Hiva Oa et qui est devenu, au fil des épisodes, un carnet de voyage au bout de la vie. J’aurais bien plus, beaucoup plus à écrire sur le sujet que vous n’en lirez finalement, mais je vous promets néanmoins de belles surprises. « Survivre à mains tendues et si vivre nous ronge / Laisser fleurir enfin le chant qui nous prolonge… » 

 

 

À propos de chant partagé, il y a exactement vingt ans qu’avec ma chère et tendre (qui renaît à chaque printemps nouveau : bon anniversaire, ma douce !) nous rêvions à une revue improbable qui, à la fois, revisiterait le patrimoine, défricherait le terrain des talents en herbe et rendrait compte de l’actu de la chanson francophone sous toutes ses formes… et ceci à chaque saison nouvelle et – marque de fabrique assumée – dans l’éclectisme de qualité le plus total. Et l’on nous traitait de rêveurs indécrottables... Mais si Les rêves sont en nous, chantait Pierre Rapsat, « Il suffit d’une étincelle / Pour que tout à coup / Ils reviennent de plus belle / Au plus profond de nous » en attendant de s’incarner pour de bon. Justement, puisque le printemps est là et qu’il n’est jamais trop tard, pas plus en 2012 qu’en 1992, pour que le rêve devienne réalité (pas vrai, Grand Jacques ?), je vous renvoie à la question que posait Jean Ferrat en 1969 (plus précisément, ici, le 16 mars 1969, dans L’Invité du dimanche, une émission qui ne fut pas sans conséquences sur la suite de sa carrière fantomatique à la télévision : voir « Jean Ferrat : la bio » où il discute avec Brassens de l’engagement dans la chanson) : Au printemps, de quoi rêvais-tu ?

 

Muguet.jpg

 

Mon ami Jean Vasca, grand poète s’il en est (et grand ami lui-même de Jean Ferrat avec qui j’eus plusieurs fois l’occasion de discuter en privé de Jacques Brel, notamment à propos d’Orly et de La femme est l’avenir de l’homme…), l’a écrit (et chanté) mieux que quiconque : rêve… ou meurs. Car « On déracine en vous des arbres à venir / On ausculte vos nuits avec des computeurs / On vous démâte on vous muselle on vous déglingue / Ô tous mes frères-bombes qu’on a désamorcés / Mais bientôt nous serons cette pure transhumance / De cris de chants d’images de gestes de musiques / Voyageurs-voyagés ondes parmi les ondes / De mouette en mouette monte en nous la marée… » Oui, « Rêve ou meurs ! »

J’en profite pour saluer la mémoire d’un rêveur de Liberté, messager de tous les printemps, Claude Vinci, grand ami des deux Jean cités ci-dessus, qui nous a quittés mercredi 7 mars à Paris (ses obsèques ont eu lieu mardi 13 mars au crématorium du Père-Lachaise). Une nouvelle « partagée » aussitôt sur ma page Facebook avec ce commentaire : Tristesse… Vinci.jpgAu-delà de l’artiste (et du syndicaliste) dont il y aurait beaucoup à dire, je me souviens surtout aujourd’hui de l’homme. Celui-ci nous a accompagnés, fidèlement, durant trente ans. Deux images de sa présence chaleureuse et enthousiaste à nos côtés me reviennent spontanément : près de Brezolles, lors de notre fête des cinq ans de Paroles et Musique en juin 1985 (en compagnie de Graeme Allwright, Guy Béart, Louis Arti, Leny Escudero, Allain Leprest, Anne Sylvestre, Gilbert Laffaille, etc.), et à Paris, lors d’une réunion préparatoire à la création de Chorus au printemps 1992 (bientôt, « Ça fera vingt ans / Quand j’y pense… »).

Je n’oublie pas non plus qu’il collabora à Chorus dès le n° 1 (!), puisque c’est lui qui me proposa de rédiger le compte rendu de la première édition du festival de Barjac… On le voit d’ailleurs dans cet article aux côtés de Francesca Solleville, Marc Ogeret, Jean Vasca, Jean Ferrat, le maire Édouard Chaulet et Bernard Haillant. Sa conclusion était comme une profession de foi envers la chanson : « À Barjac, la Chanson conserve sa majuscule qu’on ne devrait pas lui enlever. Il y aura assurément un Barjac n° 2 en 1993. Puisse ce festival être suivi en exemple ! »  Merci et au revoir, Claude.

Pour mémoire (et pour ceux et celles qui ont le privilège de posséder la collection complète des « Cahiers de la Chanson »), je rappellerai enfin qu’un « Chant des artisans » lui fut consacré dans le n° 46 de l’hiver 2003-2004 (avec François Béranger et Lynda Lemay en dossiers) à l’occasion de la sortie d’un double CD intitulé Quarante ans de chansons. C’est pour cet article (signé Daniel Pantchenko) que fut prise (par Francis Vernhet) la photo ci-dessus. Salut l’artiste !

 

 

 

« Où vont les rêves quand on les oublie ? » chante Michel Jonasz qui, lui, fut à la Une du n° 1 de Chorus. « Tous ces désirs inassouvis qui s’amoncellent » ? Réponse : « Ils se baladent au cœur de la nuit / Derrière la lune suspendue / Gardant l’espoir que l’on se souvienne / Entre deux étoiles ils dansent / Et ils attendent qu'une mémoire ancienne / Leur accorde une dernière chance… » La dernière et la « première », à en croire le Grand Jacques saluant le sacre du printemps : « Vois ce miracle / Qui devait arriver / C'est la première chance / La seule de l’année. » 

 

 

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