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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 19:06

La « petite mort » de Dominique Scheder

Dans « Le Joli Fil » publié le 26 novembre, à propos des Musicales de Bastia, j’écrivais ceci : « (…) Alain Sourigues, pince-sans-rire et Pierrot lunaire entre Boby Lapointe et Dominique Scheder (un chanteur suisse que j’adorais, hélas prématurément disparu), embarque son monde dans un univers de poésie naïve et drôle, trop rare aujourd’hui, qui lui avait valu de rafler aux Découvertes 2008 les prix du public et du jury à la fois. »

Mea culpa, mea maxima culpa, diraient les latinistes ; My God ! diraient les Anglo-saxons ; Pan sur le bec, dirait Le Canard Enchaîné… car Dominique Scheder, par bonheur, est toujours bel et bien des nôtres ! Voici en effet le courriel que je viens de recevoir, non pas d’outre-tombe mais de l’autre versant des Alpes :

 
« Cher Fred Hidalgo,
Surpris d’apprendre ma disparition, mais flatté d’être cité en compagnie de Boby Lapointe. Je suis bien vivant. C’est vrai, après une descente dans l’enfer de la folie dépressive. Mais je vis, j’écris, je chante (Vasca)... J’enregistre mon dixième CD et écris mon troisième livre.
Merci de votre engagement, avec mes salutations enchantées.
Dominique Scheder
PS : Mon
site est en pleine restructuration. Mais ça donne une idée de ce que je fais. »

Réponse immédiate de ma part… pas gênée pour un sou :
 

« Je ne suis même pas désolé, cher Dominique. Au contraire, je suis des plus heureux. Puisque des gens “bien informés” avaient cru bien faire en nous annonçant votre disparition, je suis super heureux de savoir que vous êtes bel et bien là parmi nous…
À très vite, déjà via “Si ça vous chante”… en me réjouissant à l’avance de pouvoir écouter votre nouvel album. »

...Et retour non moins rapide de Dominique :


« Merci Fred, de votre prompte réponse. De fait, cette “petite mort” est un peu de ma faute. Très actif dans le milieu de la psychiatrie où j’ai créé, à la suite de ma maladie, une association de patients, le GRAAP, j’ai quelque peu délaissé, non pas la chanson, mais le côté promotionnel et surtout francophone. Ainsi, je n’ai pas suivi la belle aventure de “Chorus”. Depuis cinq ans, je développe une créativité étonnante, encouragé par la nouvelle famille que j’ai fondée (je suis papa d’une fillette de trois ans !). Je me consacre maintenant essentiellement à mon œuvre chantée et écrite et retrouve un engagement politique au côté des plus petits. Mon association “La Brouette à chanson” forte déjà d’une centaine de membres travaille dans ce sens. Et la sensibilisation à mon œuvre dans la Francophonie est justement au programme.

« Vous êtes, vraiment, là, le premier contact aimable et connaisseur. Merci. Vous dire encore que je dois ces retrouvailles avec vous, grâce à l’un de vos lecteurs, Jean Florin, rencontré à la fête des “40 ans de chanson” de Michel Bühler, le 3 décembre dernier. Il m’a fait part de votre mot sur le blog... Tout gêné ! Et voilà. »

Résurrection

Cette « petite mort » dont parle Dominique est précisément racontée dans son nouveau livre, L’Auto jaune, qui s’achève – comme l’indique sa 4e de couverture – par une véritable « résurrection » :

« Schizophrénie paranoïde évolutive ! Rien que ça ! Dominique Scheder est à l’aube de sa carrière de chanteur quand tombe l’effrayant diagnostic. Tous les contrats sont annulés. La piste d’envol n’est plus qu’un chemin défoncé où brinquebale l’auto jaune. Jaune comme les épis dorés de l’enfance perdue, jaune comme le bus de papa-chauffeur, jaune comme la célèbre auto qui emmène les fous à l’asile de Cery, l’hôpital psychiatrique de Lausanne.

« Angoisses, délires, hallucinations, dépression : l’artiste est aux prises avec la folie depuis plus de trente ans. Pourtant, traversée avec l’amour d’une compagne, cette folie lui ouvre les portes d’un royaume de tendresse et de solidarité. Et son expérience finalement maîtrisée de la maladie l’amène à co-animer, en pionnier, le Groupe romand d’accueil et d’action psychiatrique (GRAAP).

« Mais une nouvelle épreuve le surprend quand la mort lui ravit sa compagne. Malgré la douleur, ce deuil n’a toutefois pas raison de l’élan de vie qui l’anime. Dans la joie retrouvée, il reprend ses tours de chant et, confortant sa foi, rejoint en laïc engagé la famille franciscaine. Et comme “tout est chanson”, l’auto jaune a la délicatesse de finir par le déposer à la porte de la mairie : depuis peu, l’aventure se poursuit à deux. Dans cette façon d’autobiographie, émaillée de chansons de son cru, Dominique Scheder donne sens à sa folle embardée. Il nous livre par ses mots enjoués l’espoir le plus fou : celui d’une résurrection. »

CQFD ? En tout cas, Dominique n’a cessé d’enregistrer de très jolis albums depuis 1979 et ce petit chef-d’œuvre de poésie naïve, C’est fou c’qu’on est riche, qui plaçait d’emblée l’homme et la nature au cœur du débat et s’ouvrait par la chanson que je vous propose ici (en manière d’auto-sanction pour avoir complètement « déménagé » en évoquant la disparition de son auteur !), Le Déménagement

Voyageur

Quant à la soirée des « 40 ans de chanson » de Michel Bühler dont parle Scheder, coïncidence quasiment télépathique – mais « Ce sont des choses qui arrivent », dirait Jean Guidoni –, le héraut de la chanson romande (dont Haroun Tazieff m’entretenait il y a quelque trente ans en crapahutant de concert dans un paysage lunaire par 45° à l’ombre – sauf qu’il n’y avait pas d’ombre ! – vers un volcan nouveau-né, mais ça, c’est une autre histoire...) m’envoie simultanément ces quelques mots :

« Jeudi dernier, 3 décembre, superbe concert au Théâtre de Beausobre (Morges,
 Suisse), pour fêter mes “40 ans de chanson”. Devant une salle de 800 places
pleine à craquer, Anne Sylvestre, Francesca Solleville, Gilbert Laffaille, Pascal
Auberson, Sarcloret, Thierry Romanens, Le Bel Hubert, Entre 2 Caisses, et
d’autres... »

«
 D’autres »… dont un certain Dominique Scheder à qui Michel Bühler consacra justement un bel hommage dans son album Voisins de l’an 2000, que je ne résiste pas non plus au plaisir de vous offrir : Chanson pour Dominique Scheder, donc, par Michel Bühler qui, d’un air à l’autre, m’annonce à cette occasion la sortie de son tout premier album en public (après quarante ans de carrière !), enregistré en septembre dernier : Voyageur, « reflet fidèle du spectacle qui sera donné durant la saison 2009-2010. Dix-neuf chansons “incontournables”, des plus anciennes aux plus récentes, ainsi que deux textes inédits. »

Pour d’autres précisions (musiciens, titres), allez donc sur le site de Michel à la page « catalogue », et cliquez sur le lien ! Et qu’on se le dise en Helvétie, le spectacle Voyageur est donné en ce moment et jusqu’au 17 décembre au Théâtre de Vidy-Lausanne, avec les trois musiciens que l’on retrouve sur le CD.


That’s all, folks ! C’était ma chronique « Vive la vie en Helvétie ! ». À la prochaine (pour ma sélection discographique automnale). En attendant, comme disait « Bubu » à l’aube de sa carrière, en 1969, dans la première chanson de son premier album : Helvétiquement vôtre
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