Versions revues et corrigées
Deux sans trois. Comme la question de l’hymne national français – de l’origine de ses paroles à son véritable compositeur – n’est pas près d’être tranchée, pas plus que la polémique concernant son contenu pour le moins inadapté à l’époque actuelle n’est près de s’achever, mettons un point provisoirement final à ce sujet par un troisième volet qui, ne soyons pas pingres, vous offre plusieurs versions revues et corrigées de La Marseillaise. À chacun la sienne !
Pour commencer, voici en son et en images celle de Graeme Allwright. Néo-Zélandais de naissance (le 7 novembre 1926 à Lyall Bay) mais Français d’adoption (et de sol : il y aura soixante ans en 2011 qu’il a choisi de s’installer – et de se marier avec une Française – dans l’Hexagone !), Graeme a été en effet le premier à proposer une Marseillaise beaucoup moins belliqueuse, à son image de Citoyen du Monde...
En paroles, ensuite, voici celle que Maurice Reverdy a écrite (que l'on peut écouter sur son site Myspace) ; inspirée précisément par l’écoute de la version de Graeme Allwright, « dont je trouvais, me confie-t-il, qu’elle n’allait pas "assez loin" dans l’écriture... Enfin... disons, que, immodestement, j’avais envie de faire peut-être "mieux" et, en tout cas, de me couler le plus possible dans les sonorités d’origine du texte afin de mieux m’introduire par effraction dans la maison » :
Ma Marseillaise
(par Maurice Reverdy)
Soyons les enfants de la vie,
De jours d’espoir, de liberté !
Que sur nous, le Ciel s’ingénie
À poser un voile de clarté !
À poser un grand voile de clarté…
Pour que l’amour nous accompagne
Fleurissent la rose et le lilas
*Ouvrons encore plus grand nos bras
Étonnés d’atteindre les étoiles !
Et d’armes, nous n’avons point,
Nos cœurs à l’unisson
Allons, marchons, un vent très pur
Inspire nos chansons.
*ou :
Que règne le temps de la joie
Qu’elle emplisse les plaines, les montagnes
Pour continuer dans ce registre humaniste, impossible de ne pas citer Gérard Delahaye et sa version (coécrite avec Yvon Le Men) d’autant plus sympathique qu’elle s’adresse d’abord et avant tout au jeune public, d’où son titre, La Petite Marseillaise :
Version qui s’accompagne de quelques recommandations de l’intéressé, à l’usage de ceux et celles qu’elle séduirait : « Si vous désirez chanter cette version pacifique de La Marseillaise, je vous suggère (sans vous commander !) de l’interpréter en douceur et sur un tempo assez lent, afin qu’elle se distingue de sa grande sœur, qui est bien plus guerrière. Merci aussi de respecter les déclarations de droits d'auteurs... »
Et puis, afin de compléter cette trilogie marseillaise par une touche d’humour, je ne saurais vous/nous priver de l’« adaptation » hilarante de Jamel Debbouz, qui date déjà de quelque temps (il cite à la fin le sélectionneur de l’équipe nationale de football Roger Lemerre) mais reste totalement d’actualité (il suffit de remplacer ce nom par celui de Raymond Domenech... ou aujourd’hui de Didier Deschamps, et le tour est joué), puisqu’il s’agissait en l’occurrence d’une parodie des joueurs de l’équipe de France chantant La Marseillaise…
Enfin, pour en revenir aux chansons qui se ressemblent de l’ami Serge Llado, voici en guise de chute un montage du susnommé qui tendrait à démontrer que La Marseillaise a été habilement découpée en morceaux, en mélangeant ses harmonies, pour « assembler » le refrain du si fameux… Petit Papa Noël, immortalisé par Tino Rossi (alors que le couplet, ajoute notre inspecteur DorémifasolLlado, serait bâti sur le modèle de l’hymne américain Battle Hymn Of The Republic, plus connu par son refrain « Glory, Glory, Hallelujah ! »). Dire que les droits d’auteur font le bonheur de la famille de son « compositeur », Henri Martinet (un patronyme qui fait davantage penser au Père Fouettard qu’au Père Noël !), depuis 1946… Mais écoutez et jugez par vous-même :
Montage – La Marseillaise... du Père Noël
Pour une chute, c’est une belle chute, non ? Histoire de nous rafraîchir quelque peu en ces périodes caniculaires, en glissant avec le sourire du Sud vers le Grand Nord : La Marseillaise et Petit Papa Noël, même combat ! Un sacré gadin pour une chanson quasiment sacrée. Une vraie bûche… de Noël !