Rapport d’enquête
L’inspecteur DorémifasolLlado au commissaire blogueur,
Je me suis délecté à la lecture des différents commentaires sur les rapprochements musicaux que j’ai proposés dans « L’Amusicoscope » (celui concernant Brel et Beethoven a fait du « buzz » jusque dans les pays anglo-saxons !). Et si la plupart des autres ressemblances évoquées par les lecteurs ont déjà été traitées dans mes chroniques sur Europe 1, il y a néanmoins des pistes de réflexion musicale et chansonnière très intéressantes que je ne manquerais pas d’explorer…
Merci, par conséquent, de prier nos « honorables correspondants » de bien vouloir poursuivre leurs filatures, tous azimuts, afin de nous permettre d’ouvrir de nouvelles enquêtes (ou de rouvrir des « enquêtes classées » faute d’éléments suffisants) que j’essaierai de faire aboutir en y apportant les indices nécessaires et probants.
Ainsi, un des lecteurs de Si ça vous chante a envoyé ce commentaire (à l’article « Beethoven vs Brel ») : « J’ai trouvé des ressemblances entre Les Mains d’or de Lavilliers et le célèbre Les Yeux noirs russe. » Ce démarquage m’avait en effet sauté aux yeux (aux oreilles !) et j’en avais fait un montage diffusé en janvier 2006 sur Europe 1. Il était assorti d’une ressemblance avec une chanson interprétée par une certaine Mimi Kay intitulée Éternel dilemme. Rien ne se perd, rien ne se crée…
Vous trouverez ici ce montage et les précisions que j’y apportais à l’époque.
Les Yeux Noirs, etc.
Amusicalement vôtre
Serge Llado
« On pompe, mais on n’est pas les seuls… »
La chanson Ochi Chernye (Les Yeux noirs) est un célèbre traditionnel d’Europe de l’Est. Elle appartient au patrimoine commun des folklores russe, juif et tzigane. Vers les années 1930, cette valse devient un standard de jazz (à quatre temps) grâce notamment à Louis Armstrong.
Guy Marchand l’interprète ici, en version française [CD NostalGitan, Virgin Classics 1998], dans le style du grand Django Reinhardt, dont vous entendrez en fin de montage l’un de ses plus étincelants héritiers, le guitariste manouche Stochelo Rosenberg.
En 2001, dans son album Arrêt sur image [CD Barclay], Bernard Lavilliers propose une nouvelle chanson, Les Mains d’or, qui emprunte – à peu de chose près – la même mélodie sur les mêmes harmonies. Si vous tendez l’oreille, vous remarquerez qu’en contre-chant de Lavilliers, le violoniste s’amuse à reprendre un refrain de Dany Brillant, Quand je vois tes yeux [CD Havana, WEA 1996], qui est une façon malicieuse de dire : « D’accord, on pompe, mais on n’est pas les seuls ! »
Par quel mystère Les Yeux noirs sont-ils devenus Quand je vois tes yeux puis Les Mains d’or ? Je l’ignore, mais pour faire bon poids, je vous ai trouvé un album [paru en avril 2006] d’une ravissante Suédoise de 29 ans, mannequin à ses heures. Elle se nomme Mimi Kay et sa chanson Éternel dilemme est aussi un démarquage (pour ne pas dire plus !) de Ochi Chernye…
Non, décidément, rien ne se perd !