Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
Y en a marre !
Certains d’entre nous étaient dans la confidence : on savait que la municipalité de Montauban était de moins en moins en phase (comme dirait mon amie Litote) avec les valeurs de découverte et de diversité, de défense de la francophonie aussi, prônées par le festival Alors… Chante ! Ce que l’on ignorait, c’est qu’elle avait déjà décidé de lui supprimer brutalement et sans appel sa subvention pourtant vitale. Sans appel… et sans tenir compte, c’est un comble, des importantes retombées économiques engendrées chaque année par le festival durant la semaine de l’Ascension. Cela signifie une mise à mort immédiate de celui-ci, à l’aube, qui plus est, de sa trentième édition…
Chronique d’une mort annoncée ? C’est à voir, car la résistance s’organise. Dans l’après-midi du vendredi 7 novembre, tout s’est précipité. Au communiqué de presse de la municipalité de Montauban annonçant la fin irréversible de son soutien à Alors… Chante ! (imagine-t-on les villes de Bourges, de La Rochelle ou d’Avignon, par exemple, se tirer une balle dans le pied en refusant de soutenir les festivals qui les popularisent et les enrichissent ?!), l’équipe du festival a répondu par un autre communiqué (voir plus bas) remettant les pendules à l’heure.
Particulièrement touché par cette attaque contre un événement culturel menant depuis trente ans un inlassable travail de fond (certes trop souvent invisible aux yeux et aux oreilles des « grands » médias comme des politiciens à courte vue, mais indispensable à la vie de la filière musicale), je mets d’autant plus volontiers en ligne ledit communiqué de presse que j’ai l’impression de vivre, même de loin aujourd’hui (n’ayant aucun lien autre qu’affectif avec ce festival), un bis repetita… Ces gens-là (ohé ! Grand Jacques, ton épée, ton armure !) ne savent donc procéder qu’en vous portant des coups de poignard dans le dos. Qu’en vous plaçant devant le fait accompli ! « Pauvre monde, insupportable monde / C’en est trop, tu es tombé trop bas / Tu es trop gris, tu es trop laid / Abominable monde… » On comprendra aisément, je pense, que je fasse (et incite à faire) chorus sans réserve... et sans délai.
La seule façon, peut-être, de sauver Alors... Chante ! consiste – du moins dans un premier temps – en une mobilisation générale de ses festivaliers, du monde professionnel (éditeurs, agents, tourneurs, etc.) pour lequel sa disparition serait une catastrophe, mais surtout des artistes qu’il a accompagnés au long de trois décennies. Je ne citerai pas de noms ici, mais j’y pense très fort !!! D’ailleurs je suis certain que Léo Ferré, Allain Leprest, Georges Moustaki et autre Claude Nougaro (pour ne citer que ces quatre-là aujourd’hui si regrettés) pousseraient plus qu’un cri d’indignation, ils entreraient en révolte et le feraient savoir haut et fort ! N’attendez pas, amis de la chanson : prenez votre plus belle plume et, avant toute chose, commencez par exprimer votre soutien à l’équipe organisatrice du festival, à ses bénévoles, à son président Roland Terrancle et à son directeur-fondateur Jo Masure. Il faut d’abord se compter, on verra pour la suite. L’e-mail à utiliser est indiqué au bas du communiqué de presse.
Chanter, c’est lancer des balles pour que quelqu’un les attrape, des ballons d’hélium pour faire monter les hommes… Alors, ami(e) de la chanson, tu sais quoi faire pour enrayer ce nivellement systématique par le bas. Au moins et ce sera déjà ça, en l’occurrence, pour que continue de vivre Alors... Chante ! Alors… vise juste et bien… et lance tes balles pour qu’elles fassent mouche.
Communiqué de presse
Faisant chorus avec Alain Souchon, je parlais plus haut de balles à lancer en chœur et à rattraper en plein vol pour espérer un sauvetage d’Alors… Chante ! Sans cela, on sera réduit à laisser faire encore une fois ceux pour qui la célèbre citation (quoique probablement apocryphe) « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver » reste d’actualité ; réduit à parler de vol arrêté, comme disait Vladimir Vissotsky, l’un des plus grands auteurs-compositeurs-interprètes de l’histoire de la chanson mondiale. De vol arrêté ou de fin du bal. Car, comme le chantait ce merveilleux poète, les assassins de la culture populaire ne s’en prennent jamais au balles (celles qui tuent) mais les utilisent toujours pour abattre les oiseaux qui chantent : « C’est les oiseaux, jamais les balles, qu’on arrête en plein vol… »
DERNIÈRE HEURE : une pétition est désormais en ligne, que tout un chacun peut signer ICI… si ça lui chante. Son intitulé ? « Pour que vive la chanson, je défends le festival Alors… Chante ! » Lequel, parmi les options envisagées par son équipe dirigeante et de bénévoles, ne rejette pas la possibilité d’une délocalisation…
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NB. Pour rappel, voici les différents sujets, en paroles, en musiques et en images, consacrés ici, depuis la création de ce blog, au festival Alors… Chante !
• 2010 : L’Âme des poètes – Alors… Chante ! 25e, Supplément d’âme – Supplément d’âme (suite) – Supplément d’âme (fin)
• 2011 : L’Ascension de la chanson
• 2012 : Je chanterai, tu chanteras, il ou elle chantera… – Montauban, le dernier des Mohicans… en français dans le texte – En français dans le texte (2) : Boby, Wally, Camille, Tiou, Liz et les autres – En français dans le texte (3) : Sorcières, je vous aime – En français dans le texte (fin) : Des Bravos (à la relève) et un coup de chapeau (à Leprest)
• 2013 : Les Enfants de Léo : pour le vingtième anniversaire de la disparition du Vieux Lion – Léo, Allain… et les autres – Alexis, Amélie, Barcella… et les autres
• 2014 : Chanteurs sachant chanter : Les « Découvertes » au cœur… d’Alors Chante – Vivre debout.