Dans ma maison d’amour et d’amitié
Malgré les difficultés que l’on nous annonce, entre les incantations des uns et la démagogie des autres, pour l’année nouvelle je vous souhaite (à l’instar d’une fidèle « abonnée », salut et merci Annie !) de sauvegarder le « Triple A » qui nous rassemble – Amour, Amitié, Altruisme – et surtout de le faire fructifier, non pas à la corbeille, mais plus simplement de bouche à oreille.
Cela pourrait d’ailleurs être la devise de cette « maison d’amour » qui se nomme Si ça vous chante. Comme la belle chanson de Pierre Vassiliu, Amour amitié, à qui j’ai également emprunté Dans ma maison d’amour… Se rejoignent en effet ici, dans ce qui, grâce à vous, est plus qu’un blog, ceux et celles qui Aiment Aimer Avant tout et s’accordent à partager leurs coups de cœur sans rien attendre en retour. Sauf de contribuer à maintenir le Beau dans un monde désespérant de laideur et de conformisme. Le Beau ? Cela s’appelle l’âme des poètes... et des musiciens et de l’Art en général qui reste et restera la seule trace qui vaille de notre passage.
Bonne année aux amoureux de la chanson vivante, celle qui vient du cœur ou des tripes, qui exprime mieux que tout le meilleur de l’Homme ; bonne année à ceux et celles qui auront eu le rare talent, dans ce monde âpre au gain et hostile à l’humain (« Pauvre monde, insupportable monde / C’en est trop, tu es tombé trop bas / Tu es trop gris, tu es trop laid / Abominable monde »), d'avoir su vieillir sans devenir adultes, toujours prêts à insuffler des rêves d’enfant dans une histoire sans gloire. À tous ceux-ci, avec Vassiliu (rencontré la première fois à Libreville en 1972, il y a quarante ans !), je dis bienvenue chez vous : « Je veux qu’ma maison soit pleine comme toujours / De bruits, de déraison, de calme et puis d’amour / Qu’il y ait des poivrots, musiciens et poètes / Des vrais, qu’ont du talent et qu’ont pas la grosse tête… »
Mais surtout, devant la grande menace promise pour ce millésime 2012 par les oiseaux de mauvais augure, et anticipée par le poète dans un monument (méconnu) de la chanson, je formule un vœu plus que jamais nécessaire : « Il nous faut des porteurs de parole avec des chenilles d’acier dans la tête / La vérité, la vérité comme si la vie en dépendait ! / Je vous dis qu'il est temps, ce monde est dans ce carnet qu’on referme / D’un geste las et qu’on écrase comme un cœur / Que se lèvent ici ceux qui ont de l’esprit pionnier dans la tête / Il va falloir dès ce soir tout recommencer... » (Jacques Bertin, Menace, 1977).
Et j’insiste, persiste et signe avec un autre grand Jacques qui savait mettre ses paroles en actes : il va falloir repartir à l’assaut des moulins à vent et puis lutter encore, sans peur, « lutter toujours / Pour l’or d’un mot d’amour / Pour atteindre, à s’en écarteler / Pour atteindre… l’inaccessible étoile ! » Alors seulement, on pourra dire : « Vous les dragons, les sorciers, les sorcières / Votre règne se meurt aujourd’hui », et proclamer enfin l’avènement du chant des hommes.