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  • : SI ÇA VOUS CHANTE (le blog de Fred Hidalgo)
  • : Parce que c’est un art populaire entre tous, qui touche à la vie de chacun et appartient à la mémoire collective, la chanson constitue le meilleur reflet de l’air du temps : via son histoire (qui « est la même que la nôtre », chantait Charles Trenet) et son actualité, ce blog destiné surtout à illustrer et promouvoir la chanson de l’espace francophone ne se fixera donc aucune limite…
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  • Fred Hidalgo
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.
  • Journaliste depuis 1971, créateur de plusieurs journaux dont le mensuel « Paroles et Musique » (1980-1990) et la revue « Chorus » (1992-2009). Editeur depuis 1984 et créateur en 2003 du « Département chanson » chez Fayard.

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 16:09

L’arbre à chansons


Au cœur de l’homme il y a l’amour
Au cœur de l’amour il y a la peine
Au cœur des peines il y a le jour
Que le matin ramène…
(Au cœur de l’arbre, 1979,
Maurice Cocagnac, chanté par Graeme Allwright)



    Au milieu des années 1970, pour le quotidien national L’Union (le premier journal que ma chère et tendre et moi avons créé ensemble – c’était au Gabon, lorsque ce pays était l’un des plus prometteurs d’Afrique en termes de développement économique et démocratique), j’avais conçu l’idée d’un billet satirique que chaque journaliste de notre équipe pouvait utiliser au gré de ses envies ou des informations recueillies au jour le jour. Vite devenu un phénomène populaire, car aucun sujet n’y était tabou, il était signé Makaya, patronyme le plus répandu sur place, un peu comme Martin, Durand ou Dupont en France, sans que personne ne se doute qu’il s’agissait d’un pseudo collectif. Si bien que tout le monde à l’époque – lecteurs de toutes classes sociales (le Gabon avait alors l’un des taux d’alphabétisation les plus élevés du continent), du simple planton aux membres du gouvernement (dont certains lui auraient bien fait la peau) – se demandait qui pouvait bien être ce Makaya-là ! Alors que c’était simplement une expression locale des plus courante, « Pour moi quoi ! », qui nous avait conduits à y associer ce nom aussi usité.


Car Pour moi quoi ! Makaya, titre générique de ce billet corrosif qui dénonçait toutes sortes d’injustices, des magouilles de la sphère politique aux carences aussi anormales qu’ordinaires auxquelles se trouvait confronté le « petit peuple », était un formidable raccourci. Trois petits mots pour résumer toute une phrase : « Moi, ce que je vous en dis, c’est juste histoire de dire. À vous de voir ensuite si ça vous dit ou pas d’aller plus loin. Mais au moins, moi, Makaya, je l’aurai dit… » Avec ce corollaire implicite : « Et vous, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ! »

C’était le bon sens populaire, en fait, qui s’exprimait dans le langage de la rue à travers ce billet, servant aussi à attirer l’attention sur des initiatives ou des créations pas forcément considérées à leur juste valeur. Bref, quelque trente-cinq ans plus tard, dont trente de presse musicale en tant que créateurs et animateurs de journaux de référence (le mensuel Paroles et Musique depuis 1980 puis la revue Chorus jusqu’à la mi-2009), à l’heure de donner un nom adapté à ce blog, je me suis souvenu de ce billet – un blog quotidien avant l’heure ! – et de son titre qui, transposé en français de France, signifie tout simplement « Si ça vous chante »…

Pour moi quoi ! Fred Hidalgo… Tout ce que je dirai au fil de ces rendez-vous nouveaux, consécutifs au fait accompli de la disparition de Chorus devant lequel son équipe rédactionnelle a été placée, glacée, en plein cœur de l’été, alors qu’elle vaquait normalement à la réalisation du numéro suivant (voir le site de la Rédaction de Chorus), ce sera comme toujours depuis trente ans par besoin irrépressible. Par urgence de dire, de partager avec ceux et celles qui le veulent bien (parce qu’ils le valent bien ?) un coup de cœur, une découverte, un beau moment… ou a contrario un instant de désenchantement, un coup de griffe ou de sang. Avec le bonheur parfois (pas toujours, car des goûts et des couleurs, n’est-ce pas…) de réussir à accorder nos violons sur nos goûts et dégoûts, nos sentiments d’admiration ou d’indignation, de joie, de peine ou de colère. Cela, bien sûr, à travers l’actualité (et le patrimoine) de la chanson dans tous ses états (disques, scènes, livres, rencontres, reportages…), mais aussi de l’actu tout court dès lors qu’elle trouvera un écho dans la chanson, tant celle-ci forme un miroir fidèle de la société, un reflet plus ou moins brillant de l’air du temps.

Ce que j’écrirai dans ce déblogue-notes, comme aurait dit mon très cher Frédéric Dard, ce sera donc à l’instar de Makaya, l’homme libre de Libreville, « juste histoire de dire ». Pour moi, quoi... Même si malgré tout, malgré les coups reçus, coups bas et coups fourrés, malgré l’hypocrisie et la veulerie, l’espoir de poursuivre le partage reste aussi vivace qu’immortel est l’arbre à chansons. Le poète l’a dit : « Au cœur de l’arbre il y a le fruit / Au cœur du fruit il y a la graine / Au cœur de la graine il y a la vie / Et la saison prochaine… »

Graeme Allwright – Au cœur de l'arbre
   

Impossible en effet – sauf à accepter la sentence vous réduisant brutalement au silence, au mépris total des droits de la défense – de se résoudre à tourner définitivement la page. Celle qui s’ouvre donc ici – fût-elle virtuelle et non plus de papier – n’a d’autre ambition, qu’on se le dise au fond des ports, que de s’offrir elle aussi en partage. Pour les copains d’abord… et tous les autres prêts à monter à bord. Avec en ligne de mire les lendemains qui chantent de « la saison prochaine »… Si ça vous dit d’en être, j’en serais évidemment fort aise. Mais le voyage est purement facultatif, à but non lucratif, organisé à l’intention des seuls amoureux au long cours de la chanson, capables d’en apprécier l’agrément, les beautés voire les vertus, sans arrière-pensées cupides ni calculs machiavéliques. Nul besoin d’oiseaux de passage et de malheur se faufilant masqués dans notre sillage, on a déjà donné.
 

Mais si affinités ou plus, alors oui, embarquez sans tarder et bienvenue chez vous ! À la maison de la chanson. À commencer, je l’espère, par les passionnés de paroles et de musiques qui par milliers faisaient chorus avec nous chaque saison. De l’espace francophone… ou du reste du monde.

    
    Selon Gabriel Celaya (mis en musique et chanté dans la langue de Cervantes par le seul, l’unique, le grand Paco Ibañez – clin d’œil perso en cette année qui marque les soixante-dix ans de la Retirada…),
la poésie est une arme chargée de futur. Dans ce cas, c’est sûr, tous les espoirs sont permis. Il suffit d’y croire… si ça vous chante, évidemment !

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commentaires

B
En veille (mais surtout pas en sommeil !) depuis le solstice d'hiver, voilà que le soleil d'hier a récompensé notre attente. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, je me suis replongée avec<br /> plaisir dans cette page « prologue ». Sur le pont ou à fond de cale, en vue ou plus discrets, nous nous savons présents à l'écoute de ce blog, (sans doute plus,visible pour toi sur la<br /> page facebook mais je ne suis pas sur ce réseau).<br /> Et puis tiens, c'est nouvel an chinois en ce moment, encore une occasion de te faire une bise - à partager avec Mauricette, bien sûr - et aujourd'hui on partagera, ici et ailleurs, le gâteau de<br /> riz, souvenir d'enfances partagées, peaux brunes et peaux blanches mélangées, le jeu et la musique pour tout langage.<br /> Merci Fred d'être toujours là, l'annonce d'un nouvelle article dans nos messageries est toujours une bonne nouvelle, une respiration.
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B
Re-Découverte<br /> <br /> 1er février 2014, 3h26 du matin : je découvre, en tapant Chorus, que ce blog existe.<br /> Cinq ans que Chorus me manque et jamais je n'ai eu l'idée de venir vous voir sur Internet...<br /> Pourtant, j'ai découvert P&M en 1985 à la médiathèque (on disait alors discothèque) et des années plus tard, quel ne fut pas mon plaisir de découvrir Chorus chez mon libraire ! J'ai changé de<br /> région, changé de libraire mais j'ai conservé Mon Chorus toutes ces années. A mon grand désespoir j'ai cavalé rue des olivettes à Nantes, certaine fois que je n'arrivais plus à me procurer mon<br /> numéro trimestriel et puis un jour il m'a manqué le dernier numéro... et tous les autres, depuis. Cinq ans que je me sentais bien seule !<br /> Merci de m'avoir accompagnée toutes ces années, de m'avoir fait découvrir nombre de chanteurs que, sans vous, je n'aurais pas eu l'idée d'écouter, merci de nous avoir transmis votre passion pour la<br /> chanson française et merci pour revenir maintenant dans ma vie.<br /> Allez, j'en reprends pour 40 ans...
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M
<br /> Chers amis amoureux de la chanson,<br /> <br /> Nous avons été bien chavirés par la disparition de Chorus, et nos pensées vont vers Fred et Mauricette et toute leur équipe dévouée et passionnée. Nous resterons en alerte et ne demandons qu'à<br /> embarquer à vos côtés pour les temps à venir...<br /> <br /> Amitiés chansonnières,<br /> Marialine et Gérard Broussaud<br /> <br /> PS : nous n'avons appris que tardivement cette désolante nouvelle, bien qu’inquiets de n'avoir pas reçu Chorus avant notre départ, car nous revenons d'une "mission" francophonie en Moldavie au<br /> cours de laquelle nous en profitons pour faire connaître quelques nouveaux chanteurs français aux élèves apprenant la langue française et à leurs professeurs (nous sommes enseignants à la<br /> retraite).<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Je voudrais partager avec vous un projet que j’aimerais lancer.<br /> <br /> En effet, cela fait plusieurs années que je pense à organiser un concours national de chanson, comme il y a un peu partout dans le monde, mais gratuit.<br /> <br /> Il s’agirait d’un concours d’auteur compositeur et non pas d’interprète.<br /> <br /> C’est donc exclusivement la qualité de la chanson qui serait jugée, en faisant abstraction de la qualité d’enregistrement, de mixage et d’interprétation etc.<br /> <br /> De plus, pour permettre à des « Paroliers » de participer, je pourrais aussi composer une ou deux mélodies originales pour lesquelles ils devraient écrire les paroles.<br /> <br /> Le vainqueur pourrait se voir attribuer un article sur ce blog avec lien vers son site web, ce qui limiterait le coût de l’organisation, (et peut-être d'autres prix).<br /> <br /> <br /> Je suis convaincu qu’il y a la place en France pour un tel concours et je reste persuadé qu’il emportera un franc succès.<br /> <br /> Enfin, M.Hidalgo doit avoir accès à une impressionnant liste de professionnels dont certain serrait peut-être heureux de participer comme juge.<br /> Qu'en pensez-vous ?<br /> <br /> Stephen William Rowe<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Paco est depuis toujours un Artiste hors pair. Assez méconnu par certaines couches sociales, il est grand dommage que son oeuvre ne soit pas assez médiatisée. Mais peut être que c'est mieux ainsi<br /> pour lui et pour son libre choix. Ceci étant, cette chanson faisant l'apologie de la facette la plus "mordante" de la poésie, est d'une beauté inégalée. L'espoir qu'elle suscite est purement<br /> essentiel à une époque où l’on se doit de faire face à un futur « rapport de force », où le faible est condamné à disparaître, sauf si la poésie et l’Amour qui le relient, finiront par avoir gain<br /> de cause dans l’Utopie des hommes de bonne volonté.<br /> <br /> Merci à Paco et à ses fidèles.<br /> Rapha de Warning 2009<br /> <br /> <br />
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